Ma note d'il y a quelques jours sur "L'Europe de la contre-réforme" m'a valu quelques commentaires irrités, parfois agressifs. Comme j'ai la liberté de les sélectionner, j'ai choisi de donner de la place au plus argumenté, celui de Jean-Jules van Rooyen que j'avais du reste mis en cause puisque je le citais longuement. Son point de vue vaut plus qu'une note en bas de page, et j'y répondrai ensuite.
"La période révolutionnaire que nous vivons depuis plus de deux cents ans touche à sa fin. L'universalisme naturel des "Lumières" a fait place à la contrainte, et ceux qui ne veulent plus se plier sont cloués sans appel, extrémistes et intégristes. Mais le Jacobinisme, la laïcité sans bornes, hostile à Dieu et d'un relativisme absolu, ne mobilise plus.
Un grand Français, Pierre Pfimlin, répondait à un écolier Allemand que le plus grand criminel de l'histoire n'était pas Hitler, mais Voltaire, "qui a combattu les valeurs spirituelles du christianisme, ce qui a permis aux grands criminels du 19e et 20e siècle de développer leurs idées malsaines sur le fond laïque de la société européenne". Près de 200 millions de morts, à commencer par les 3 à 4 millions de Français victimes de la Révolution Française et de ses guerres.
Peut-être sommes-nous encore loin du moment où les racines spirituelles du christianisme vont s'implanter visiblement dans notre société et dans le cœur des hommes. Mais les cinq millions de jeunes à l'enterrement de JP II et les 1,2 million de jeunes avec son successeur à Cologne sont des signes précurseurs. Ce nouvel élan est confirmé par le rejet de la pseudo-Constitution née de la chimère centralisatrice jacobine et des idées bruxelloises. Les peuples ne sont pas morts, ils ont simplement claqué la porte.
Deux siècles plus tard, aucun des buts des Illuminé n'a été atteint et la société sans Dieu se trouve au bord de la faillite avec le poids des morts du nazisme et du communisme. L’idéologie vaine du New Age n'offre aucune réponse non plus. Ce fantasme républicain, l'homme citoyen ou camarade, sans identité, laïc et multi culturel, est sans défense face à l'islamisme offensif.
Il n'a pas de réponse, parce qu’il n'a pas de convictions. Il nie l'histoire, il nie ses racines et le besoin identitaire de l'homme. Au contraire, il suscite la haine, pas le respect. Le salut viendra de ceux qui se sont enracinés, qui se ressourcent dans la spiritualité Chrétienne, qui s'organisent, qui se font respecter et qui font front. Tôt ou tard la France et l'Europe se trouveront devant l'épreuve."
Voilà. J'ai voulu manifester mon ouverture au dialogue, et revenir sur un débat qui, bien au-delà de la Constitution, est un débat de civilisation. Voltaire se porte bien, merci pour lui. Face à la montée des communautarismes religieux qui, mon cher Jean-Jules, ont aussi causé des morts par centaines de milliers dans notre histoire commune européenne, la laïcité n'est pas une négation de la religion, elle est simplement la règle du jeu commune qui permet aux différences de coexister dans le respect mutuel.
Et n'en déplaise aux partisans de la Contre-Réforme, je citerai un grand protestant dans ma prochaine note, mon illustre homonyme Pierre Bayle dont on fête cette année le tricentenaire de la mort et qui fut l'un des fondateurs des Lumières, jamais éteintes !
Cher Pierre,
C'est bien fait. Voilà ma dernière réaction.
Concernant tes arguments, il ne faut pas mélanger les pommes et les poires.
Les guerres de religion étaient aussi des guerres politiques, des guerres civiles,
puisque politique et religion étaient interconnectés, la même chose.
Mais la religion est comme le feu, indispensable, il chauffe, mais on peut aussi se brûler.
L'argument des guerres de religion, a été employé par les révolutionnaires
du 18ème et après, pour discréditer la religion et pour leurs persécutions,
au nom de la "liberté. égalité et fraternité" !!
Le Christianisme ne connaît pas le but "créer un Etat - idole et tuer les dissidents ", comme le nazisme,
ou le communisme et même le socialisme.
Le Nouvel Age (New Age) est de la même nature. Il veut imposer
une égalité sociétale radicale et éradiquer toutes les différences entre les hommes.
Le Christianisme apprend à aimer et respecter l'ordre naturel.
Toutes ces idéologies issues des "Lumières" sont extrêmement athées et perverses.
Elles produisent toutes des déracinés.
Depuis le "écrasez l'infâme", de Voltaire et ses amis (écraser le Christ et son Eglise ;
peu après le roi a été mis dans le même panier),
cette ligne de conduite est le fil rouge de l'histoire moderne.
Deux siècles colorés de sang.
Actuellement, 200 millions de Chrétiens sont persécutés.
Récemment nous avons eu l'affaire Buttiglioni.
Nous ne parlons pas des guerres de religion, mais nous essayons de comprendre
et d' analyser une nouvelle donne. Il y a trente ans, la situation mentale de la société
ne s'était pas encore critallisée ; aujourd'hui nous voyons plus clair.
Suite à l'évolution et au sommet de la gloire des "Lumières",
le ver est dans le fruit.
Le Nouvel Age dominant, blasphème de Dieu et de la Création,
falsifie la nature humaine. Il dénature les hommes et les femmes et il véhicule
une culture de mort pour corriger ses propres contradictions.
Le Nouvel Age, rejeton lointain de Rousseau (l'homme est né bon !),
veut créer un monde à sa manière, selon ses idées et contre nature.
Comme Roger Dachez et Alain Bauer l'ont indiqué, la FM en est le moteur.
L'occident en meurt ; il perd son caractère universel et il n'arrive plus à rayonner,
à créer et même à remplacer les générations.
De plus, il suscite le dégoût et la haine, parce que Luciférien et pervers.
A part les armes, il n'a pas de réponse à la remontée de l'islamisme.
L'idéologie Nouvel Age, diptique du communisme, ne marchera jamais.
Le Nouvel Age n'offre pas de solution au chaos et à l'homme solitaire et déraciné.
Faute d'autres rêves, l'homme aliéné n'a rien pour apaiser sa soif.
Le Nouvel Age est la cause et l'origine de la destruction sociétale.
Tôt ou tard, le deuxième mur des "Lumières" va tomber.
Parallelement à, et ensemble avec le refus et les violences,
l'islam est devenu le pied-de-biche des "Lumières" en Europe.
En même temps l'islam suscite un besoin identitaire, une recherche des racines, dans le coeur des Européens.
L'islam provoque un renouveau de la spiritualité Chrétienne.
Le salut de notre civilisation et de notre société viendront d'un retour à la politique naturelle.
Ceci n'est possible qu'avec un retour à la religion surnaturelle et
le respect de la Création, comme Dieu, le Créateur, l'a voulu.
Bien cordialement, Jean Jules.
Rédigé par : Jules van rooyen | 28 mars 2006 à 09:42