Je suis passé à Sainte Sigolène, dans le Massif Central, sans pouvoir vérifier si la sainte avait une statue ni son visage était celui de Jeanne d’Arc : on était en semaine, l’église était fermée à clef. Faute de brûler un cierge, je me suis contenté d’avoir une pensée pour cette autre Ségolène qui vient de partir en campagne officielle après un an de maturation.
Au fait, j’ai reçu un commentaire de Jean-Christophe à ma note sur les Royalistes de Sèvres : on ne dit pas Royaliste mais Ségoliste. S’il y a un peu de Ségaulliste là-dedans, ça me va très bien. Egalement reçu de « Désirs d’avenir » une information et son démenti : Ségolène allait assigner en justice VSD pour avoir publié des photos d’elle à la plage, prises à son insu – et le rectificatif était que finalement, Ségolène écrivait une lettre de protestation à la rédaction sans intenter un procès.
Le rédacteur en chef de VSD peut se rassurer, il ne finira pas comme celui de Paris-Match qui a finalement sauté après avoir irrité le petit Nicolas. Pas plus, sans doute, que Ségolène n’attaquera ceux qui publieront, même si ça l’agace , des photos d’elle en train de manger des lentilles à Frangy en Bresse. D’abord parce que l’intimidation ne fait pas partie de ses valeurs, contrairement à d’autres. Et puis parce que le journal qui aura eu l’idée de limiter son commentaire sur cette Fête de la rose aux lentilles sera passé à côté du « tsunami » déclenché par la candidature de Ségolène, selon François Patriat, président de la région.
Mais dans une telle campagne, Ségolène a raison, il vaut mieux être serein que teigneux. La consigne donné aux sites « Désirs d’avenir » est : pas d’attaque ad hominem. Même si, en face et de tous côtés, on assiste à des attaques ad feminam en règle.
Certaines attendues, d’autres déconcertantes. Avez-vous relmarqué la similitude entre l’édito de Gaëtan de Capèle dans le Figaro de lundi, et celui de Michel Charzat dans Libération d’il y a une semaine ? Etonnant ! Sur le même thème, le pauvre Montebourg s’est fourvoyé en ralliant Ségolène contre ses idées originales chez l’un, « on a perdu Arnaud » chez l’autre. Mais qu’un atrabiliaire du Figaro, caressant le bourgeois réac qui sommeille en beaucoup de lecteurs de ce journal, s’en prenne au « bavardage de Ségolène » parce que son discours n’est pas assez doctrinal, c’est piquant mais finalement normal.
En revanche, qu’un Charzat s’en prenne au ralliement de Montebourg à une candidate qui a le défaut d’être trop populaire, lui qui n’a jamais réussi à l’être, ne prouve pas seulement qu’il serait resté un archéo-stalinien, mais qu’il n’a rien retenu de la logique du CERES dont il a été autrefois une grande figure. Montebourg, en invitant Ségolène à Frangy, n’a fait que comprendre et appliquer ce que le jeune Chevènement avait fait en ralliant Mitterrand à Epinay : lancer une dynamique gagnante de rassemblement de la gauche. Et il y a de la place pour tous, même pour Charzat !
Commentaires