Lu ce matin dans Le Canard enchaîné, toujours bien informé mais dont il faut prendre ce qu'il écrit avec du recul, que Martine Aubry aurait dit que si Ségolène était élue, elle se jetterait à la Seine. Sans transgresser la règle qui est, en tous cas chez les "Ségolistes", d'éviter toute attaque personnelle, il ne m'est pas interdit de réagir en tant que Sévrien riverain de la Seine, et fier de l'être.
D'abord il faut éviter les promesses hasardeuses. Jacques Chirac, lorsqu'il était maire de Paris, avait promis qu'il se baignerait dans la Seine une fois menés à bien les travaux lancés par lui pour dépolluer notre grand fleuve. On attend toujours cette baignade, et il pourra toujours répondre que l'initiative "Paris plage" lancée par son successeur Bertrand Delanöé était assortie d'une interdiction absolue de se baigner dans la Seine, interdiction pas vraiment compensée par les quelques brumisateurs mis à la disposition des bronzeurs desséchés. Toujours est-il que Chirac n'a pas honoré sa promesse.
Ensuite, c'est faire montre d'un esprit anti-écologique que d'assimiler la baignade dans la Seine à un geste de désespoir ou à une punition. Pour avoir pris un bain forcé il y a deux semaines lors d'un esquimautage involontaire, j'ai été très étonné de constater que le bain n'était pas déplaisant, que l'eau commençait à être fraîche mais ne sentait pas mauvais, et qu'elle était même relativement transparente. Grâce à l'épurateur du rû de Marivel à Sèvres, ainsi qu'aux travaux sur l'usine de retraitement des déchets ménagers d'Issy les Moulineaux qui va être remontée en amont, vers le périphérique, j'affirme que l'eau de la Seine à la hauteur de Sèvres, sans concurrencer la plage de Ramatuelle, n'a rien d'horrible ni de dangereux.
Par honnêteté, je préciserai cependant qu'après une forte pluie, avec la montée des eaux dans les égoûts parisiens, l'eau est un peu moins claire, quand elle n'est pas franchement trouble avec une plus grande quantité de déchets en plastique dérivant à la surface. Mais cela est vrai surtout dans le bras mort à la hauteur de l'île Saint-Germain où le courant est moins fort, et où du reste il serait dangereux de se baigner à cause du risque de se faire mordre les orteils par les redoutables tortues de Floride, de plus en plus grosses à cet endroit.
Voilà où je veux en venir. Considérant que Sèvres est de loin le lieu le plus propice à une baignade dans la Seine en région parisienne, je propose que Ségolène, élue des deux-Sèvres et pour moi bientôt l'élue des trois-Sèvres, propose à Martine, en cas de victoire, de venir plonger du débarcadère juste en amont du pont de Sèvres. La section sévrienne de Désirs d'avenir non seulement est prête à lui offrir une bouée (rose) pour la circonstance, mais à lui faire une escorte nautique, comme les gardes rouges nageant la brasse avec Mao tsétoung dans le Yang tsékiang.
Entretemps, le maire de Lille pourra s'entraîner dans la Deule, et je lui signale le remarquable site de la base de Lille où l'on propose toutes sortes d'activités nautiques, preuve que même à Lille l'environnement progresse !
Commentaires