Les Hauts de Seine, pourtant pas le département le plus chaud de la région parisienne, ont connu un épisode de violence politique hautement condamnable dans la nuit du 25 au 26 mars, l'incendie du siège de la fédération départementale du PS au Plessis-Robinson. Pour les enquêteurs il n'y a pas de doute, l'incendie est d'origine criminelle, apparemment de l'essence répandue et allumée.
Ni morts ni blessés, l'incident ne fera sans doute qu'une brève dans les pages locales de la presse parisienne. Pas de quoi fouetter un chat, par rapport aux grandes catastrophes dont nous inonde l'actualité internationale. Il n'empêche, un local réduit à néant, des appareils de bureautique disparus, des lots d'affiches, de tracts et de brochures partis en fumée, c'est toute une campagne électorale qui s'arrête un instant...
Philippe Kaltenbach, maire socialiste de Clamart, explique que les dégâts sont considérables : "Tout le rez-de-chaussée, où se trouvent notre matériel de campagne (tracts, affiches, journaux…) et notre salle de réunion a brûlé. Quant au premier étage, où sont installés les bureaux, il est actuellement inaccessible, le plancher risquant à tout moment de s’effondrer. Les enquêteurs de la police judiciaire, qui se sont rendus sur place, ont retrouvé des traces d'hydrocarbures dans la boîte aux lettres, départ de l’incendie. Il ne fait donc aucun doute qu’il s’agit d’un acte criminel. Je suis choqué et indigné par de telles pratiques. La police ne dispose pas encore d’élément permettant d’identifier le ou les auteurs de cet incendie, mais nous comptons bien, avec tous les socialistes des Hauts-de-Seine, que la lumière soit faite le plus rapidement possible sur cette scandaleuse affaire".
Les premières conclusions des enquêteurs convergent sur un acte criminel. Allons, ce n'est pas l'incendie du Reichstag, quand même ! Pourtant, entre la colère et l'accablement, c'est comme un avertissement, un réveil avec une gueule de bois : non, les élections ne sont pas un simple jeu, l'enjeu est tel que des coups bas sont donnés. Comme le remarque Philippe Kaltenbach, cette permanence était également le siège de campagne départemental de Ségolène Royal : "A l’évidence, certaines personnes veulent nous empêcher de mener campagne à moins d’un mois du 1er tour de l’élection présidentielle." Une constatation que partage François Hollande, qui redoute le renouvellement de ce type de violences car ce n'est pas le premier épisode de la campagne.
Parmi les très nombreux messages de solidarité adressés dès lundi au premier secrétaire fédéral du PS Pascal Buchet, celui de Jacques Blandin, le secrétaire de la section de Sèvres, Ville d'Avray et Vaucresson qui tient à "faire part à nos instances fédérales et aux permanents de notre fédération, de l'indignation et de la solidarité des militants de la section". Il a "naturellement approuvé la demande de la fédération d'un hébergement temporaire dans notre local de Sèvres. Nos permanents, nos responsables et tous les militants du département y seront les bienvenus".
Dès lundi soir, les militants de Sèvres rangeaient et nettoyaient leur local pour abriter ceux de la fédération des Hauts de Seine, "sans perdre une minute" pour reprendre la campagne de Ségolène Royal dans le département. "Faire gagner notre candidate est la meilleure réponse que nous puissions apporter à cet acte indigne", a lancé Jacques Blandin sur son blog. Pour certains qui mollissaient ou qui exposaient leurs états d'âme sur un style de campagne qui ne leur convenait pas, le retour à la réalité est brutal, et peut-être salutaire. Ces élections présidentielles ne sont pas un concours où l'on hésite à choisir "le plus sympa" des candidats, c'est bien un affrontement entre une droite bien installée au pouvoir malgré ses faux semblants de rupture, et une gauche qui veut redonner une chance à l'alternance : plus qu'un mois pour faire la différence !
Bonsoir Pierre!
Il y a eu un attentat contre une permanence de Sarkozy à Nogent. Cause probable : un coktail Molotov. C'était mercredi dernier.
Rédigé par : Jacques Heurtault | 04 avril 2007 à 21:21
Jacques, merci de l'info. La presse a été également discrète sur ces deux incidents, tout aussi condamnables l'un que l'autre. la violence n'est pas un argument politique et n'est jamais excusable, contre personne. Cordialement,
Pierre
Rédigé par : pierre bayle | 05 avril 2007 à 15:10