La Cité "des Arts et des Sciences", ambitieux nom donné à l'Ile Seguin entre Boulogne et Sèvres, reste à ce jour un immense espace en jachère, après la destruction des usines Renault qui la recouvraient et la dépollution des terrains. On a peine à imaginer que, dès septembre 2010, plus d'un millier d'étudiants pourraient, comme vient de l'annoncer l'université américaine de Paris qui a déposé deux permis de construire, profiter d’un campus composé d'un bâtiment académique de 11.000 m2 et d'une résidence étudiante de 10.000 m2.
Coeur symbolique de l'industrie automobile française, l'île n'est plus aujourd'hui qu'un no man's land pudiquement voilé à sa pointe aval par un rideau de peupliers et en amont par un morceau de façade de l'usine historique encore marquée "Régie Renault", mais qui pour le reste n'offre qu'une surface nue où s'alignent d'étranges tas de sable recouverts de bâches en plastique, comme les dunes rigides d'un désert industriel.
Plusieurs fois remaniés après la défection de l'industriel François Pineau, qui a délaissé la Seine pour installer sa fondation d'art moderne sur la lagune de Venise, les projets d'aménagement sont prometteurs : centres universitaires, dont celui de l'université américaine, centres de recherche médicale, peut-être un centre pour la recherche sur le cancer, centres administratifs et, surtout, des jardins promis pour faire de l'ancienne usine Renault une oasis futuriste.
Bientôt dix-huit ans que l'usine est fermée, mais l'île continue à incurver silencieusement son profil en point d'interrogation dans le flot de la Seine, tandis qu'à Boulogne le bétonnage a commencé à vive allure sur les anciens terrains Renault. Une superbe passerelle de béton, amenée en tronçons par voie fluviale, a du reste commencé à relier cette rive de Boulogne à l'île, en parallèle de l'ancien pont industriel toujours conservé. Il est même prévu que cette passerelle soit prolongée de l'autre côté de l'île, vers Sèvres et le Bas-Meudon.
Avec la frénésie de construction qui a pris les deux rives de la Seine autour et en amont de l'île, à Boulogne sur la rive droite et du Bas-Meudon à Issy les Moulineaux sur la rive gauche, il est vraisemblable que les promoteurs ont de quoi s'occuper et qu'un chantier scientifique et universitaire n'est pas prioritaire. Dommage, car s'il y a bien un endroit qui mériterait un effort de même ampleur que ce qui a été fait à l'Est de Paris, autour de Bercy et de la BNF, c'est bien cette boucle de la Seine où la nature est encore un peu conservée entre les espaces verts de l'île Saint-Germain, des parcs de Brimborion et de Saint-Cloud et du Bois de Boulogne...
Je ne sais pas pourquoi la France boude ainsi et depuis longtemps la "Recherche" en général. Je ne sais pas pourquoi la France ne sait pas garder ses "cerveaux".
Tiens, pour preuve : as-tu entendu parler, dans le cadre des journaux télévisés par exemple, du prix nobel de physique qui a été attribué à un Français (associé à un Allemand) pour la découverte et mise au moint du matériau constituant le disque dur ?
Le flash a été tellement rapide, que j'ai juste eu le temps de capter que les deux hommes étaient âgés d'une soixantaine d'années.
A la télé, on assiste à une focalisation sur tout ce qui est négatif, alors que parallèlement il y a des découvertes fabuleuses du côté de la nanotechnologie entre autres.
Toutes les recherches sur la fusion à froid que les Américains sont en train de développer.....vous en entendez parler ? Eh bien non.
En Europe, on a préféré "saboter" Airbus, quoiqu'on en dise, car les annulations des commandes de l'A380 continuent.
Je me demande quand cette Europe et cette France vont se réveiller.
Rédigé par : Nadine | 02 décembre 2007 à 11:24
Nadine, je te rassure, les commandes d'A380 vont bien (notamment grâce à Emirates) et au global Airbus est repassé devant Boeing en termes de commandes. Les aléas techniques sont surmontés ou en voie de l'être, et seule la faiblesse du dollar continue de peser sur Airbus et d'avantager son concurrent américain. Les compagnies aériennes ne s'y trompent pas en choisissant la qualité, et le constructeur européen se donne tous les moyens pour conserver son leadership.
Quant à la couverture télé des prix Noobel scientifiques, tu as raison sur le 20 heures des grandes chaînes, mais si tu vas sur Arte ou TV5-Europe, la couverture de l'actualité scientifique et technologique, et des "bonnes nouvelles" en général, est beaucoup plus équilibrée. Il faut juste "zapper" les chaînes qui ne te parlent que de massacres, viols, pédophilie, émeutes et destructions. La télécommande, ça sert aussi à ça, à imposer son choix ! Là où tu as évidemment raison, c'est qu'il faut attendre 23 heures pour avoir des émissions un peu plus réfléchies, ce n'est pas génial...
Rédigé par : Pierre Bayle | 02 décembre 2007 à 13:20
Commandes airbus....sauf qu'une trè grosse commande vient d'être annulée au profit de Boeing. Note que ledit client est Américain.
Par ailleurs qu'en est-il des actionnaires Daimler et Lagardère ?
Côté technique....pas si au point que ça chez Airbus...
Rédigé par : Nadine | 02 décembre 2007 à 18:45
Bon, je veux rester objectif, mais ayant eu le privilège de faire un vol rapide en A-380, j'en suis un inconditionnel : pour moi il est non seulement au point mais clairement d'une nouvelle génération, avec des sensations de confort pour le passager qui sont une découverte (si tu as cinq minutes, va voir ma note : http://pierrebayle.typepad.com/pensees_sur_la_planete/2007/09/retour-vers-le-.html). Comme disait le patron d'Airbus, c'est très bien qu'il y ait une concurrence entre les deux grands, Boeing et Airbus. C'est forcément dans l'intérêt du passager !
Rédigé par : Pierre Bayle | 02 décembre 2007 à 20:45