A l'opposé du tour du monde à moto en 80 jours, rouler le plus vite possible sans rien voir, le voyage organisé sur trois ans par un petit groupe de motards marseillais parcourant l'itinéraire à moto d'Ernesto Guevara en 1951 se situe entre l'enquête policière - ils sont membres du Club moto de la police nationale (CMPN) - et la quête iniatique, dont le Che n'est finalement qu'un prétexte.
L'équipe est menée par Bruno Bohrer, un habitué des périples intercontinentaux à moto, qui a parcouru dix mille km en 2007 avec Bernard Franchi, entre Buenos-Aires, Ushuaia et Santiago, avec retour à Buenos-Aires. Cette année, Bernard n'étant pas libre, Bruno est accompagné de Roland Carlier et Claude Leiner, également de l'UMNP, et leur circuit va les mener de Santiago du Chili à Lima au Pérou, ou plutôt l'inverse puisqu'ils vont redescendre de Lima à Santiago en parcourant près de 5.000 km, passant par le Machu Pichu, Cuzco et le lac Titicaca. En 2009, le "voyage du Che", illustré par le film "Diario del Che en motocicleta", sera finalement bouclé par un dernier périple de Lima à Caracas, soit encore 4.500 à 5.000 km.
Un voyage tout en lenteur, fait de rencontres et de découvertes humaines, exactement comme le fit le Che. Avec une différence importante : Guevara et son co-équipier Alberto Granado montaient une Norton 500 ES II, baptisée la Poderosa, qu'ils ont massacrée à force de la maltraiter, ce qui a fait que Guevara a fini son périple à pied, jusqu'à rejoindre plus tard le Mexique, Castro et les exilés cubains.
"S'ils avaient eu une BMW au lieu d'une Norton, ils seraient rentrés ensemble en Argentine et Ernesto ne serait sans doute jamais devenu le Che révolutionnaire", conclut Bruno Bohrer avec sa compétence d'enquêteur autant que de motard passionné. Leurs motos sont de vénérables mécaniques, deux BMW 600 de 1967 à fourche Earles l'année dernière, cette année une très respectable BMW R12 de 1939 escortée par une Oural russe, toutes deux attelés en side-car - pas de quoi tenir une moyenne de rallye, mais increvables !
Au-delà de quelques soutiens ponctuels (AXA, AGF, Ville de Marseille, Région Rhône-Alpes), ces motards sont surtout portés par leur enthousiasme et par le soutien de l'Education nationale, à travers la participation des élèves du Collège du Vieux-Port à Marseille. Ceux-ci ont réalisé une fresque retraçant toute la saga motocycliste du Che, qui sert de trame à ce nouveau voyage devenu un projet éducatif. Mais c'est aussi un voyage interactif, puisque nos compères prennent le temps - ils ne sont pas pressés - de faire des photos et de tenir leur journal, qu'on doit absolument visiter sur leur site ou sur le blog de Christophe Herberichs.
Dernier avatar du "Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes", ce reportage mêle agréablement photos de sites grandioses, cartes satellitaires de leur itinéraire permettant de les suivre au jour le jour, témoignages très humains et considérations mécaniques expertes. A regarder avec régularité, ils en ont encore pour petit un bout de temps !
"Un projet éducatif" ?!? Ah oui ? les choses prennent d'étranges raccourcis de nos jours. Enfin, si ça flatte l'égo des uns et des autres tant mieux, c'est à la mode. Toutefois je ne peux m'empêcher de penser aux élèves qui sont royalement bernés et bercés d'illusions, de mirages. Si j'ai bien compris, ils ne font rien dans ce projet, si ce n'est publier ou affficher les données que d'autres sont allés glâner et leur ont servis. Tout est prédigéré. Ce système n'éveille pas l'esprit critique ou d'invention de la jeunesse concernée, mais leur font croire qu'ils ont été exceptionnels, voire géniaux. Et c'est faux.
Rédigé par : nadine | 27 janvier 2008 à 16:04
Chère Nadine, ce soir je te trouve acide. Quel mal y a-t-il à ce que des lycéens travaillent sur un voyage qui leur permet de s'ouvrir à l'Amérique latine, même s'ils n'y vont pas eux-mêmes tout de suite ? Un rallye à moto ce n'est pas une aventure d'adolescents mais sa préparation peut être une entreprise collective, et la dimension pédagogique est pour moi incontestable. Enfant, j'ai rêvé en lisant les aventures de voyage des autres. Jusqu'à ce que je sois assez grand pour partir moi-même et faire ma propre expérience, à moto, en avion, à pied. Les deux ne sont pas incompatibles, au contraire, ils se prolongent...
Rédigé par : Pierre Bayle | 27 janvier 2008 à 21:51
Ah ? Dois-je comprendre que ce sont les lycéens qui ont préparé eux mêmes ledit rallye ?
Enfant, j'ai fait la même chose que toi, mais on ne baptisait pas notre plaisir de lire "projet pédagogique" et ça ne se déroulait pas pendant les heures de cours. Ceci dit, il n'y a effectivement aucun mal, si ce n'est que je n'avais pas compris que c'était les élèves eux-mêmes qui avaient préparé ledit rallye. Je viens de relire la rubrique et je reste interrogative sur ce dernier point. Ils ont préparé quoi au juste ?
Rédigé par : nadine | 27 janvier 2008 à 22:17
Hola amigos, Enfin de retour sur la toile,
ces derniers jours, la strategie a ete de mise car il nous a fallu conjuguer dans le planning journalier, la chaleur torride, le relief, le vent, pour faire effectuer a nos montures, les kilometres dans les meilleures conditions posibles.
MERCREDI 23/01/08
La presque totalite de la matinee dans un cyber café pour donner des nouvelles , il est vrai que transmettre des photos d ici, demande pas mal de patience!!!!!!!!
Depart illico pour la frontiere ou les documents administratifs se recuperent a la barraque a frites, juste avant le poste de douane?????????????????????????????
Coups de tampons, remplissage de papiers, controle des services sanitaires, qui nous confisquent les bananes, car ils ont peur que la mouche peruvienne ne vienne coloniser le CHILI. Bien sur , nous preferons les enfourner, n aimant pas le gachis.
C est fou!!!!!! meme les mouches s arretent a la douane!!!!!!!!!!!!!
Rencontre de Yves , le pizzaiolo d ARICA, qui a egalement connu Eric et Alain, le mois dernier. Merci pour l acceuil qu il nous a reserve, lui et son epouse Pamela.
Nuit dans une usine de transformation de guano.
JEUDI 24/01/08
Surprise sur la route car la carte que nous detenons, ne nous signalent pas les reliefs existants.
Nous passons du niveau de la mer a 1300 m sur un vingtaine de kms.
Le probleme supplementaire est que la chaleur rencontrée n est pas celle de la cordillere.
Ici, a partir de 11h00, c est la canicule.
Donc prudence: huile deux temps dans l essence pour eviter les serrages et surtout arret pendant les heures les plus chaudes de la journee.
Le vent souleve le sable qui vient cingler les visages. Il ne manquait plus que ca!!!!!!!
Ca nous aidera a enlever les peaux mortes de nos coups de soleil!
Mesdames, vous qui voulez conserver votre teint de jeune fille, nous vous engageons a suivre les traces d Ernesto surtout entre cordillere et desert.
Meme que l apres midi, le drapeau tricolore ornant le side russe s est envole et que le pilote de la BMW a roule dessus sans le voir. Damned!!!!!!!
Arrivee a IQUIQUE, chez les bikers locaux rencontres la veille a la frontiere. Nuit chez FRANCISCO, ou les motos sont garees dans la cuisine, la salle a manger et le hall !!!!!!!!!!!!
VENDREDI 25/01/08
Encore une nuit courte mais pleine de souvenirs a raconter.
Nous rentrons de plein pieds dans le desert de l ATACAMA, sous la chaleur torride, les lignes droites sans fins, le vent omnipresent de face soulevant des colonnes de sable et les camions roulant a tombeau ouvert.
Par contre ceux qui nous croisent, manifestent leur sympathie a grands coups de klaxons appels de phare et signes de la main.
Arret obligatoire a 11h00, trop chaud pour rouler. C est que nos mamies chauffent deja assez comme ca!!! Donc sieste obligatoires pour les noctambules affales dans les paniers, un oeil sur la televisión du kiosque ou notre president fait la une. No comment.
Depart vers 16h00, ou pendant 3h00, cette fois ci, c est la peau de nos fessiers qui trinque suite a la chaleur.
Campement dans le desert sous les rafales de vents mais sous une voute celeste des plus belles.
SAMEDI 26/01/08
La surprise du reveil: le froid.
La deuxieme, la station service prevue a 10 kms n est pas la. Elle apparait a 80 kms. On peut apprecier la precision des informations des autochtones.
Rencontre insolite, de cyclistes professionnels bresiliens qui relient l Ocean Atlantique a l Ocean Pacifique. Aussi etonnes que nous, leur staff technique nous filme sur la route. Il ne serait pas etonnant de se retrouver sur une chaine televisee bresilienne.
Et toujours ces lignes droites, ce vent, ces camions et ces paysages aux couleurs merveilleuses.
Arrivee a ANTOFAGASTA pour revisions des machines et vidange moteur.
Bains furtifs dans le Pacifique, les meduses guettent.
Coup au coeur, la camera a disparu.
Mais cette fois ci, moindre mal, elle reapparait sous la veste de RORO.
OUF!!!!!!!
Et n oubliez pas, venez nous visiter sur:
http://www.lemondeautourdelamoto.com
http://www.myspace.com/22vlalestroismotardsmousquetaires
http:www.Americabmwlatina.com
hasta la vista
Los tres Mousqueteros
Rédigé par : 3M | 28 janvier 2008 à 11:54