Ce petit ourson la corde au cou et l’air effrayé, c’est le vrai Teddy Bear, celui qui a fait de l’ours en peluche le personnage qu’il est devenu, jouet de grande production et compagnon de plusieurs gén
érations d’enfants. Avec des centaines d’autres, il occupe les vitrines du musée le moins connu de Munich et pourtant l’un des plus originaux à visiter, le Spielzeug Museum installé dans la tour de l'ancien Rathaus à l'entrée Est de Marienplatz .
L’histoire vraie du Teddy Bear est racontée dans le Washington Post du 16 novembre 1902. Le président Théodore Roosevelt s’était rendu dans l’Etat du Mississipi pour arbitrer un différend frontalier avec l’Etat de Louisiane. Pour se concilier ses faveurs, et sachant que le président était un grand chasseur d’ours, les autorités locales
avaient organisé une chasse sur mesure en attachant un malheureux petit ours avec une corde au cou, et en criant au moment opportun « Président un ours, un ours ! »
S’apercevant à temps du trucage, le président indigné avait refusé de tirer et aurait dit : « si j’avais tiré, jamais plus je n’aurais pu regarder mes enfants en face ». Le dessinateur Clifford Berrysman avait caricaturé la scène avec comme légende : « voici la frontière du Mississipi ». Le succès du dessin fut tel que désormais Berryman dessinera toujours « Teddy » avec son « bear », et que le nom sera donné à l’ours produit par Harman Manufacturing Co de New-York, en 9 tailles de 10 à 19 pouces.
Ils sont donc des centaines d’ours en fourrure et en peluche, nus ou habillés, oursons et oursonnes, en Père Noël ou en mariés, tous différents et diversement attachants, comme par exemple les ours des frères Bing, avec une tête disproportionnée et un petit visage expressif et mélancolique.
Répartis à travers les cinq étages de cette tour reliés par un étroit escalier en colimaçon, les ours en peluche font bon ménage avec des jouets qui rappellent que l’Allemagne a aussi été la première patrie des jouets mécaniques, dès la fin du 19e siècle. Märklin avec ses trains, ses engins mécaniques, ses paquebots, Schuco avec ses voitures de course filoguidées, Technofix avec ses motos…
Un grand classique aujourd'hui introuvable, la voiture « Tut-tut » d’Ernst Paul Lehmann, construite dans les années 1920, est occupée par un conducteur muni d’un porte-voix pour alerter les passants.
Les trains à eux seuls occupent plusieurs vitrines, avec d’étonnantes gares en tôle, de personnages, des locomotives de toutes les tailles qui voisinent avec des sous-marins et des scaphandriers...
Moins connus mais terriblement originaux les animaux mécaniques comme la grenouille sauteuse, le dromadaire à moteur, ou le basset en tôle lui aussi à moteur.
Plus classiques et aussi plus universels, les meubles pour poupées, les meubles de maisons de poupées encore plus petits, avec vaisselle et services à café en proportion. On ne peut malheureusement pas toucher tous ces jouets abrités derrière les vitres, mais il est réconfortant de voir qu’à l’ère du jouet électronique et virtuel, le vieux jouet en bois, fourrure ou métal continue à susciter l’intérêt des enfants, vu leur nombre croisé dans ce musée.
Elle est attendrissante ton histoire et je ne connaissais pas l'anecdote du Président des Etats Unis, chasseur. Etrange cette faculté qu'ont les courtisans des puissants à sombrer dans la bêtise...
Mais je me demande bien pourquoi le "teddy"(bear ou pas)fascine autant les petits et depuis si longtemps, alors que l'animal naturel n'est pas spécialement connu pour sa douceur ou sa tendresse ?
Il serait même plus à classer dans les cases "féroce" ou "redoutable".
Je veux mon nounourse !
Rédigé par : jasmin | 17 février 2008 à 15:48
Je crois que tu confonds : c'est l'ours blanc qui est méchant. Pas l'ours brun, qui peut être très pacifique, sauf lorsque c'est une ourse qui protège ses petits. Entre ce qu'on me racontait quand j'étais petit et le fait qu'une peluche c'est quand même très doux, je crois me souvenir que l'ours était un bon copain.
Rédigé par : Pierre Bayle | 18 février 2008 à 22:20
Non, non, je ne confonds pas. L'ours brun peut être très féroce, de même que le panda d'ailleurs.
Pour le panda, je l'ai vu !
Mais peut être que l'Homme empiète de plus en plus sur son territoire, qui se retrécit à vue d'oeil, et qu'il impose des limites à pas franchir ?
Rédigé par : jasmin | 18 février 2008 à 23:35