C'est officiel, 3.000 militaires italiens seront mobilisés à partir de lundi 4 août pour renforcer le dispositif des forces de l'ordre (police, carabiniers) dont un millier pour patrouiller dans les grandes villes, un autre millier pour la défense des points sensibles et un troisième millier pour assurer la sécurité des centres de transit pour immigrés non régularisés.
Annoncée par les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Roberto Maroni et Ignazio La Russa, la mesure a été accueillie par une levée de boucliers de l'opposition pour son contenu "anti-immigrés", et taxée de xénophobe. Ce n'est pourtant pas une première : en 1992, 7.000 soldats avaient été egngagés en Sicile dans l'opération anti-Mafia "Vêpres siciliennes" (ci-contre, (c) photo Rama), puis en 1994, un millier de Bersaglieri avaient épaulé les forces de l'ordre en Calabre contre la N'drangheta.
Ce type de renfort existe en France depuis 1991, au moment de la guerre du Golfe, le gouvernement craignant alors une résurgence du terrorisme sur le territoire métropolitain du fait de l'engagement militaire français dans la coalition engagée pour libérer le Koweit de l'occupation irakienne. Le concept de renforts anti-terroristes remontait en fait à 1978, mais n'avait jamais été appliqué. Après le 11 septembre 2001, le dispositif a été évidemment pérennisé et renforcé, y compris avec l'utilisation de militaires réservistes.
Depuis 1992, les militaires français participent donc à cette opération sans discontinuer, leus effectifs variant en fonction du niveau d'alerte et le principe étant toujours d'avoir des patrouilles mixtes miliaires-policiers ou gendarmes, avec si possible un officier de police judiciaire.
Dans le dispositif italien, les soldats engagés ne seront armée que d'armes légères (pistolets) et seront en tenue de sortie pour patrouiller, sauf ceux affectés aux points sensibles (à Rome, Milan et Naples) qui seront en treillis camouflés. Le reste du dispositif est centré sur la Sicile, la Calabre, la Basilicate au sud, et la plaine du Po dans le nord. Outre les critiques de la presse, la mesure a reçu un accueil mitigé des organisations des carabiniers et des syndicats de police, ce qui n'est guère étonnant. En revanche, il ne fait pas de doute que l'insécurité est un problème qui pèse sur les immigrés eux-mêmes, avec un afflux sans précédent par mer depuis les cotes libyennes et tunisiennes, sur des embarcations de fortune qui chavirent régulièrement et font des victimes par noyade avant l'arrivée des secours, et un entassement sans précédent dans les camps de transit.
Bonjour Pierre,
La proximité de cet article avec le précédent est étonnante.
Après ton billet précédent intitulé "On va fermer le paradis", celui-ci aurait pu s'intituler "Bienvenue en enfer".
Rédigé par : Eve | 25 août 2008 à 14:30
Mais l'espoir reste ! Le paradis a un sursis, on n'a pas trouvé de repreneur pour le site du verger, où étaient prévus un restaurant et un hôtel... Quant aux protections anti-attentats terroristes, elles font malheureusement partie du paysage quotidien un peu partour. Pas encore l'enfer mais déjà le purgatoire !
Rédigé par : pierre | 25 août 2008 à 21:20