Banlieue résidentielle de Dunkerque, Malo les Bains est ressuscitée deux fois d’une destruction fatale, restaurant avec patience et imagination un magnifique patrimoine architectural constitué par ses villas, maisons d’armateurs ou résidences secondaires, petites demeures discrètes mais pimpantes ou superbes hôtels à donjon latéral, une particularité du site.
Maisons en briques comme ailleurs dans le nord, elles sont ici peintes de couleurs pastel, avec parfois des décors de briques vernissées et la couleur orange n’y est donc pas dominante. Bleu, vert, jaune et crème forment des assortiments contrastés, pas toujours assortis mais très vivants.
Des frontons acrobatiques rehaussent certaines façades, chacune se comparant à sa voisine. On sent des rivalités, d’architectes ou de propriétaires.
Mais le décor n’est pas ostentatoire, la preuve, les plus belles maisons ne sont pas forcément celles du bord de mer. C’est en se promenant dans les petites rues de l’agglomération qu’on fait les plus belles découvertes.
Cela n’est pas un hasard : avant le début du 20e siècle et la découverte des plaisirs balnéaires, le front de mer était plutôt évité et l’on se blottissait plus volontiers au centre de Malo.
Car avant d’être « les bains », Malo était la petite ville des armateurs dunkerquois dont la vocation maritime était la conquête lointaine plutôt que le bain de pieds.
Comme Saint-Malo avait Surcouf, Malo avait son corsaire au service du Roi, Jean Bart, encore aujourd’hui un héros de la ville.
Un grand voilier est aujourd’hui ancré dans le port de Dunkerque, mais il n’a rien à voir avec les corsaires ni avec la marine française : c’est une acquisition récente de la municipalité, qui a racheté l’ancien navire-école de la marine marchande allemande, lancé en 1901. Il s’appelait alors Grande Duchesse Elisabeth. En le francisant on l’a rebaptisé « Duchesse Anne ». Jean Bart peut dormir tranquille
Commentaires