Le monument spontanément élevé à Michael Jackson par ses fans en plein cœur de Munich est le socle d’une statue peu connue, celle du chanteur et compositeur belgo-allemand Roland de Lassus, en allemand Orlando di Lasso, célébré au 16e siècle pour sa musique sacrée mais aussi profane.
Clin d’œil volontaire ou pas, certainement involontaire pour beaucoup de ceux qui viennent y allumer une bougie, celui qu’on avait surnommé à sa lointaine époque “le prince de la musique” accueille ainsi le culte rendu à celui que Liz Taylor avait baptisé le “King of Pop” parmi d’autre nombreux surnoms, dont Bambi.
Roland de Lassus, célèbre pour sa voix dès l’âge de douze ans – l’âge ou le cadet des “Jackson Five” était aussi une vedette – est devenu ensuite un grand compositeur et, toutes proportions gardées, un ancêtre de la musique pop, car ses chansons populaires en français et en allemand célébraient le boire mais aussi les méfaits du trop boire.
Le monument munichois a certainement plusieurs mois, il a dû commencer à la mort du chanteur américain, mais c’est un monument vivant car les fleurs y sont fraîches et les bougies brûlent, preuve qu’elles sont renouvelées. Sans doute le procès de son médecin et la publicité qui l’a entouré dans les média ont–ils ravivé la douleur des nostalgiques, qui ont multiplié les offrandes.
En plus des photos encadrées, le socle de la statue est recouvert d’objets de culte dont des bougies, des pierres en forme de cœur, des angelots en pierre ou en plâtre, des coussinets de deuil, le tout recouvert de déclarations passionnées : Michael tu nous manques, Michael à toi pour toujours, Michael pourquoi es-tu parti ?
Le culte est entretenu, c’est évident, et rappelle celui rendu à Paris par les touristes venus du monde entier pour se pencher, à la hauteur du pont de l’Alma, au-dessus du tunnel où la princesse Diana a disparu dans un accident de voiture mortel en 2007. Le monument offert vingt ans plus tôt, en 1987, par une souscription du quotidien l’International Herald Tribune pour remercier la France d’avoir permis la restauration de la statue de la liberté à New-York, et représentant la flamme de cette statue, a été détourné par les fans de “Lady Di” et continue à recevoir des hommages quotidiens, tags, fleurs et photos…
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