Le PDG de l’Agence France Presse, Emmanuel Hoog, avait ouvert largement les portes de l’agence, mardi au siège de la place de la Bourse et à l’annexe de la rue Vivienne, pour montrer les importants travaux de rénovation en cours pour permettre à l’agence de changer de peau.
Par petits groupes, les invités nombreux étaient emmenés par des journalistes et des cadres de l’agence d’abord à travers l’annexe de la rue Vivienne, pour voir les locaux modernes et fonctionnels dans lesquels est installé « l’outil de production » de l’agence mis aux normes de la technologie moderne, en attendant que soit finalisée la rénovation du siège.
Service sports et service infographie au rez-de-chaussée, service vidéo, desk France, desk étranger, desk Afrique, desk anglais, desk Amérique latine au premier, autant de services où je retrouve des confrères que je n’avais pas revus depuis vingt ans et plus, Vincent, Dominique, Pierre, Jean-Loup...
Les fonctions de traitement et de dispatching des informations restent fondamentalement les mêmes, autour d’une rédaction en chef qui « contrôle les horaires », fonctions enrichies au passage d’un ou deux départements consacrés aux médiaux sociaux, aussi bien dans la dimension veille de ce qui circule, que dans la dimension alimentation des réseaux (page Facebook, comptes Tweeter).
L’agence reste cependant un fournisseur des seuls professionnels de l’information, et ne sert pas encore directement le grand public, qui doit se contenter de voir des sélections de dépêches en temps réel à travers les grands serveurs, Yahoo, Google, AOL, Wanadoo, etc. Comme ailleurs dans les médias, l’AFP regarde de très près l’explosion des médias sociaux mais, m’expliquait Pierre Lesourd, n’a pas encore identifié le business model permettant de rentabiliser une activité spécifiquement dédiée aux médias sociaux.
Signe tangible de l’évolution technologique, pour quelques anciens comme moi, les bureaux sont de plus en plus silencieux, bien qu’ils soient majoritairement organisés en « open space » : consoles et claviers sont absolument silencieux, les conversations sont comme étouffées, même les sonneries de téléphone retentissent très discrètement. De grands écrans lumineux et colorés partout – on est loin des premières consoles en noir et vert – diffusent une lumière d’ambiance qui varie avec les images.
Au siège principal du 13, place de la Bourse, on retrouve au deuxième étage les services de production que sont les rubriques : service politique, service économique où je retrouve mes amis beyrouthins Adnan et Nadra ; service société, informations générales, les « infogénés ».
Un peu plus loin, inchangé depuis des générations avec encore ses classeurs et ses précieux dossiers papier qui retracent des décennies d’informations sur tel ou tel sujet, le service de la documentation où je retrouve d’autres amis, le blogueur Jean-Michel Cadiot, Antoinette, Béatrice…
Mais le plus spectaculaire est la grande salle de rédaction du 3e étage, rénovée en conservant tout son volume – elle est haute de deux étages. Dans cette salle où autrefois crépitaient les télex des opérateurs et les machines à écrire des journalistes, et où les dépêches circulaient sur des câbles montant le long de piliers, à travers des poulies où parfois les dépêches se bloquaient avant de redescendre d’un desk à l’autre, tout est calme, lumineux, silencieux… Quelques plantes ajoutent à la sérénité qui n’est que de façade, car la concentration se lit sur le visage des journalistes absorbés sur leurs textes, avec des contraintes de rapidité et de précision toujours croissantes.
Si j’ai reconnu bien des visages familiers, l’AFP n’est pas pour autant la belle endormie, et le nombre des jeunes prouve que la relève est bien assurée. Aux commandes de l’outil technologique de pointe, les nouvelles générations sont bien là et l’AFP offrait, pour cette opération de transparence, un remarquable visage de modernité.
et toi, cher pierre, l'image d'un homme fidèle en tout ce qu'il fait...salut et amitié. ea
Rédigé par : elie | 16 mars 2012 à 09:09