Pas le droit de visiter La Rochelle, port de mer célèbre, sans un petit coup de casquette (de chef de gare) au grand port de terre qu’est la gare centrale, monument d’architecture ferroviaire moins connu que la gare de Limoges ou celle de Perpignan, mais dont le clocher (beffroi ? minaret ? donjon ?) rappelle celui de la gare de Lyon à Paris. Juste un clin d'oeil pour les amoureux des trains, sous forme de carte de postale des vacances...
C’est vrai que lorsqu’on y arrive en TGV, on ne voit pas la gare car on la quitte sans s’attarder. Il faut avoir la chance, en repartant, d’attendre un train avec des places disponibles, un jour de retour de vacances, pour vraiment la découvrir, la parcourir et la savourer autant qu’elle le mérite.
Historique, la desserte ferroviaire de La Rochelle l’est pour avoir accompagné la révolution industrielle, lorsque la compagnie PO, Paris-Orléans, a étendu en 1857 sa liaison jusqu'à Niort, La Rochelle et Rochefort. Le train bruyant et enfumé faisait irruption dans ce paysage tranquille, avec ses horaires et ses horloges géantes ; cela aussi a été un bouleversement de la révolution industrielle, alors que peu de gens portaient une montre à gousset et que la montre-bracelet n’était pas encore entrée dans les mœurs. D’où ces tours imposantes, sonnant impitoyablement l’heure du départ car le train n’attend pas.
En passant par Poitiers, il fallait sans doute une dizaine d’heures pour parcourir les presque 500 km entre la capitale et La Rochelle, au rythme des très nombreux arrêts, contre trois heures en TGV aujourd'hui. Il est précisé sur Wikipédia, source non vérifiée, que La Rochelle – qui n’avait pas encore sa gare définitive - était la seizième après Poitiers, donc sans compter toutes les gares desservies entre Paris, Orléans et Poitiers.
En 1872, une autre gare, située au sud de celle de la Compagnie PO, est mise en service à La Rochelle par la Compagnie des Charentes.Les deux gares seront ensuite reliées. L'État (ci-dessous le logo des chemins de fer de l’Etat) rachète la Compagnie des Charentes le 12 janvier 1878 et la ligne Poitiers-La Rochelle est transférée aux réseaux de l'État.
La seconde moitié du XIXe siècle voit le trafic ferroviaire s'accroître de manière importante, notamment en raison du tourisme balnéaire, et en 1906, la construction d’'un nouveau bâtiment voyageur est déclarée d'utilité publique. Elle commencera en 1909, sera interrompue par la guerre, et ne sera achevée qu’en 1922. Elle est ornée de sculptures marines dans la pierre (anguilles, langoustes) et de panneaux en mosaïque à l’intérieur.
Les voies sont recouvertes par une grande verrière qui sera gravement endommagée par la tempête de décembre 1999, et sera entièrement refaite entre 2008 et 2009 et, simultanément, le grand hall des voyageurs est réaménagé.
Entretemps, la ligne électrifiée reliant Poitiers à Niort et La Rochelle a été inaugurée en juin 1993, permettant l’arrivée du TGV, comme rappelé par une grande plaque sur la façade extérieure. Une autre plaque rappelle aussi qu’entre 1940 et 1944, cette gare a vu partir des convois de déportés à destination de l’Allemagne.
Bonjour Pierre,
Cela me touche toujours de revoir les vestiges d'une ancienne vie hexagonale. Ton blog est un agitateur de souvenir et une ouverture sur la différence. Continue. Comme disent les djeuns, "c'est cool" ! Amitiés des Tropiques
Rédigé par : alain tissier | 12 septembre 2012 à 00:39
Merci Alain, comme tu vois je suis un eu devenu un vendeur de cartes postales... Mais pour compléter l'ouverture, il faudra que je vienne te voir sous les Tropiques !
Rédigé par : Pierre | 12 septembre 2012 à 08:46