Promesse tenue, j’ai repris la moto presque six ans plus tard et grâce à l’homéopathie d’une toute petite cylindrée, une vaillante MV Agusta RS 150 ; j’avais raconté ici en 2008 mon envie de reprendre la moto, deux ans après un double accident qui m’avait fait abandonner le deux-roues et vendre mes deux Guzzi, une décision alors raisonnable mais regrettable puisque l’une des deux était une rare et superbe Guzzi 750 Sport de 1972…
Bref j’ai racheté avant l’été une vénérable Honda CB500 Four, amoureusement remise au mieux de sa forme par HT Motos à Palaiseau, et faire de la moto m’est revenu comme une chose naturelle, si ce n’est que je n’ai pas encore de gilet jaune ni d’éthylomètre à piston !
Mais je ne peux pas, c’est une dette morale, décrire ma nouvelle monture sans commencer par rendre un hommage ému à celle qui m’est restée proche à travers toutes ces années de caisseux-piéton, frustré de côtoyer des centaures de toute cylindrée, mais je parle bien entendu des motos, pas de ces choses informes qu’on appelle scooters, nom générique qui n’a du reste plus rien à voir avec la Vespa mythique des années 1950.
MV Agusta, c’était un mythe, avec les 500 trois-cylindres de Giacomo Agostini multi-champion du monde, et avec l’inaccessible 750 cc quatre cylindres à cardan rouge et bleue, tellement chère, alors, que seul le shah d’Iran pouvait s’en payer une - j’exagère à peine, c’était l’une de ses motos. J’ai déjà raconté comment j’ai croisé la mienne, la toute petite 150 RS, sur une petite annonce d’E-Bay, en 2003, et comment j’ai été la chercher chez son vendeur, un mécanicien et pilote retraité qui avait une véritable collection de motos italiennes dans son garage à Bologne.
Ramenée en France, dédouanée, immatriculée, inscrite au « Registre hisorique MV Agusta », retapée par Jean-Louis Rigouste à L’Officina, puis par Thierry chez HT Motos, la petite 150 continue à tourner comme un moulin et, si je ne m’en sers pas davantage en ville, ce n’est pas seulement parce que son double échappement, joliment griffé “Emmevi”, lui donne une sonorité de moto nettement plus importante et pas trop respectueuse de l'environnement, mais parce qu’il faut bien huit à dix minutes pour la démarrer à froid, ce qui n’est pas du plus grand confort.
Cette moto a certainement été une "roule-toujours" dans son jeune âge, les années 1960. Elle a peut-être même fait des courses de côte ou du circuit, comme on en fait si couramment dans le nord de l’Italie. Aujourd’hui, j’hésite à dépasser le 90 km/h, pas seulement à cause des limitations de vitesse et du fait que son compteur est devenu totalement fantaisiste, mais aussi parce la notion de vitesse est une chose relative et que, sur sa selle très étroite et avec ses freins à tambour très symboliques, on hésite à la pousser davantage. Mais quel plaisir !
Bonjour.
Je découvre votre site vos commentaires et belles photos.
j'ai déjà une 900 DARMAH comme neuve et restaure une 500 laverda. si vous connaissez de la pièce à vendre, cela m'aiderait beaucoup. Pour info, je suis sur BAYONNE
Rédigé par : Darmah 64 | 05 janvier 2021 à 19:22