Succès au-delà de toute prévision jeudi à la cité des Sciences et de l’industrie à Paris, plus d’un millier de personnes s’étaient inscrites à l’inauguration de l’exposition “Léonard De Vinci, projets, dessins, machines”, qui présente pour dix mois quarante machines prêtées par le "Musée de la science et de la technologie Léonard de Vinci" de Milan.
En réalité, La Villette est la première étape d’une tournée qui amènera Léonard et ses drôles de machines (voir ma note sur cette collection) à Munich au Deutsches Museum en septembre 2013, et peut-être ensuite au Science Museum de Londres, avant de revenir à Milan juste à temps pour l’Expo universelle “Milan 2015”.
Fiorenzo Galli, le directeur du musée de Milan (ci-dessus à gauche) qui a participé au montage de l’exposition, était venu à La Villette pour ce coup d’envoi, et ne cachait pas fierté : ces machines sont l’aboutissement d’un effort qui a duré des années pour matérialiser ce qui n’était le plus souvent que des dessins techniques, des épures, parfois de simples esquisses gribouillées par Léonard sur les marges d’un texte. Machines de siège, préfiguration du char de combat (ci-dessous), les engins de guerre ont nourri l’imagination du créateur autant que les machines techniques et industrielles : métier à tisser, machine à retordre les cordes, projets d’architecture, d'irrigation…
L’ancien ministre et astronaute française Claudie Haigneré, Présidente d’Universcience, a inauguré l’exposition en soulignant la puissance du rêve créée par léonard de Vinci, cette projection dans un avenir non limité par la réalité et dont les machines faites plusieurs siècles plus tard illustrent son côté visionnaire.
Jean Botti, Directeur de la Technologie (CTO) du groupe EADS qui a sponsorisé cette exposition, a pour sa part souligné la parenté entre certaines vues futuristes du grande peintre et les réalisations technologiques les plus récentes. C’est ainsi que le nouvel avion très gros porteur A380, présenté à échelle réduite à côté d’une maquette en verre de l’avion du futur imaginé par Airbus, est un “oiseau de 150 tonnes” dérivé de celui imaginé Léonard de Vinci, “et c’est grâce à des esprits comme lui qu’on a pu en arriver là”.
Car ses rêves partaient de l’observation curieuse de la nature et, a regretté Jean Botti, nos ingénieurs aujourd’hui n’ont plus assez de temps pour observer la nature et élargir le champ du réel car, comme le disait Léonard lui-même, refusant les limites du connu, “rien n’est dit ; c’est l’observation qui permet le progrès”. Mais la recherche dans les bio-technologies le confirme, la nature reste au coeur de l'innovation technologique aujourd'hui.
a scénographie de Franck Fortecoëf, s’appuyant notamment sur les conseils du conservateur du musée de Milan Claudio Giorgione, est étonnante de légèreté, de richesse visuelle et d’appuis pédagogiques : dessins de Léonard agrandis sur de grands voiles tendus, cartels nombreux et clairs, nombreux écrans vidéo présentant des animations, ainsi que des machines simplifiées pour permettre aux visiteurs d’actionner et de de comprendre un mécanisme.
Comme à Milan quelques machines, présentées par des animateurs, sont à la disposition des enfants pour leur permettre de découvrir en jouant des principes scientifiques et techniques, ce qui correspond à la vocation pédagogique de La Villette. Pour permettre à chacun de profiter de tous ces dispositifs sans bousculade, l’entrée dans les salles se faisait jeudi par groupes, suscitant une très longue queue pour cette inauguration. Mais quel que soit son succès, l’affluence ne devrait poser aucun problème pour une expo qui restera ouverte jusqu’au 18 août de l’année prochaine !
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