Le bonheur n’est pas forcément d’aller chercher le soleil en hiver jusqu’aux Seychelles ou aux Caraïbes : la Méditerranée aussi a ses coins de paradis bien cachés, peints aux couleurs de la saison froide et qui offrent des plaisirs simples et rares.
Calamoresca en est un, et de choix. Une plage cachée dans un petit golfe toscan, au-delà de la pointe de Piombino qui s’avance vers l’île d’Elbe, à l’entrée d’un parc naturel dont la nature est totalement préservée.
Remplie l’été par ceux qui connaissent cet endroit presque inaccessible, la plage continue à vivre au fil des saisons, fréquentée par les connaisseurs grâce à son petit établissement, le seul construit sur ce bout de rivage préservé.
L’équipe qui gère le “Calamoresca”, puisque l’établissement reprend le nom de la plage, c’est le couple dynamique de Paolo et Svetlana, avec qui l’expression “prendre un apéritif” se conjugue en heures et peut durer toute une journée et une partie de la nuit à la bonne saison, qui fait tout de même six mois, de mai à octobre.
Du coup, les clients de passage sont moins nombreux que les amis, tous habitants de Piombino et des environs, et l’ambiance est le plus souvent celle des “copains d’abord” avec l’envie de faire la fête et de déguster de bonnes choses.
Car l’équipe est renforcée par un magicien, Daniele, le chef qui adapte sa carte à la pêche du jour et aux arrivages de saison. Avec une inventivité inégalée, il compose des sonates sur les deux thèmes de la Toscane de mer, l’été, et de la Toscane de terre l’hiver, avec bien entendu des variations puisqu’il y a du poisson toute l’année. Mais c’est vrai que l’appétit est différent quand il fait très chaud et très froid, et l’hiver est raide en Toscane, même au bord de la mer…
Ses dîners à thème sont annoncés sur Facebook, la page de Calamoresca compte un bon millier d’aficionados et l’on vient parfois de loin pour ne pas rater la fête. Dernier évènement fin novembre, un dîner “chasse et gibier”, assorti d’une dégustation-découverte organisée par un viticulteur de la voisine Populonia, “Il Poggiorosso”, petit exploitant dynamique, sur des terres du golfe de Baratti cultivées depuis les étrusques, déjà grands amateurs de vin. Cuisine étrusque, cuisine méditerranéenne, nouvelle cuisine, difficile de démêler l’écheveau d’influences gastronomiques !
Il faut simplement faire confiance au chef et se laisser porter par un menu où les saveurs sont mises en scène par une présentation très attrayante, cette fois c'était autour du faisan, de la colombe, de la grive et du sanglier.
L’entrée, les “antipasti”, est une assiette avec un filet de colombe en cassolette avec olives et lard croquant, une brochette de grive “comme les faisait Maman” et un hamburger de sanglier avec polenta frite à la truffe noire d’Albe (Petto di colombo in casseruola con olive e pancetta croccante, spiedino di tordo come faceva mamma, hamburger di cinghiale e polenta fritta con tartufo nero di Alba). L’entrée est accompagnée d’un blanc Veive. En apéritif, un autre blanc, le Phylica, fait de vermentino (rolle) et de viognier.
Viennent ensuite les “primi” (premier plat), un appareil de pâte aux œufs farcie de ricotta et de cèpes au ragoût de faisan, avec des tagliatelle au chocolat et pigeon (pasta all’uovo ripiena di ricotta e porcini con ragù di faggiano ; le nostre tagliatelle al cioccolato con il colombo). Ce plat est accompagné d’un rouge “Tages”, assemblage de Sangiovese et Merlot.
Le plat de résistance (“secondi piatti”) était un braisé de sanglier et beignets de champignons des pinèdes à la tapenade (Brasato di cinghiale e tempura di pinacchiotti e crema di olive), arrosé d’un rouge Velthune (cabernet sauvignon) toujours de Poggiorosso.
Le dessert était un assemblage osé entre du Nutella et des fraises des bois, dans une crèpe très légère… comme l’ensemble du déjeuner ! Le menu du dîner de Noël est déjà prêt, et les réservations pratiquement complètes… Je n’en dis pas plus, il faut aller sur leur page... Dépaysement garanti !
Bonjour Pierre,
Pas de ton avis.
Rien ne vaut les Antilles ;-)
Amitiés
Alain
Rédigé par : alain tissier | 10 décembre 2012 à 16:28
Excellent choix , les vins de la Tenuta POGGIOROSSO..
Rédigé par : VALLI | 24 avril 2015 à 16:17
Oui, Poggio Rosso est une découverte, mais c'est quand même un vignoble qui a deux mille ans... Et la gamme est intéressante.
Rédigé par : Pierre | 03 mai 2015 à 21:33