Une illustration frappante de la vocation maritime des Portugais se trouve à Belém, à la sortie ouest de Lisbonne, où derrière la massive tour qui protège l’embouchure du Tage face à l’océan, on trouve à la fois le monument au grand navigateur Vasco de Gama et l’hydravion qui a réussi la première traversée de l’Atlantique en 1922.
Vasco de Gama, parti en 1497 pour rallier l’Europe à l’Inde par la mer en débarquant en 1498 à Calicut après un grand tour de l’Afrique, sera vice-roi des Indes en 1524 et mourra à Cochin, en Inde, lors de son btroisième voyage. Mais son corps sera ramené au Portugal et son souvenir reste lié au Cap de Bonne Espérance qu'il est le premier à avoir franchi.
Son monument, un catafalque en pierre sculptée surmontée d’un gisant, porte à la fois une caravelle, l’invention qui a permis aux Portugais de franchir les mers les plus hostiles et de conquérir le monde, la Croix du Christ qui décorait les voiles avant de devenir le symbole du Portugal, et la sphère armillaire qui représentait la planète et est devenu l’emblème de Lisbonne.
Monument sobre sur le côté de la nef de l’église des Hiérosolymitains, le tombeau de Vasco de Gama fait face à celui de Luis Vaz de Camoes, poète épique qui a transmis et immortalisé la geste des navigateurs.
Juste au dos du monastère, un très beau musée de la Marine offre des maquettes de la caravelle. Cette caraque affinée par l’Infant Henri le navigateur, lequel leur a donné la vitesse et la maniabilité nécessaires aux grandes traversées, celles de Vasco de Gama vers l’Asie, de Colomb et de Magellan vers et autour de l’Amérique du sud.
Dans le grand hall des galères, où l’on découvre deux superbes galères à rames, l’histoire de l’aéronavale portugaise est résumée par trois avions en état d’origine, un Schreck F.B.A franco-britannique (au-dessus à gauche), premier hydravion de cette aéronavale mis en service en 1917, un Fairey III-D d’origine britannique (ci-dessous) qui a réussi la première traversée de l’Atlantique sud en juin 1922, et un Grumman G.44 Widgeon (au-dessus à droite), construit aux Etats-Unis, en service de 1942 à 1952.
La traversée de 1922 est un exploit trop peu connu. Elle est l’œuvre de l’amiral Carlos Viegas Gago Coutinho, faisant office de navigateur, et d’Arthur Sacadura Freire Cabral, pilote. Ensemble ils voulaient célébrer le premier centenaire de l’indépendance du Brésil en 1822 en ralliant Lisbonne a Rio de Janeiro, ce qui était une aventure assez folle avec un monomoteur et pratiquement pas d'instruments.
Le problème le plus ardu était en effet celui de la navigation, et Gago Coutinho, inventeur d’un sextant qui porte son nom, adapta des techniques de navigation maritimes au vol. Un premier vol fut effectué mars 1921 entre Lisbonne et Madère en sept heures et demie pour vérifier la précision de sa méthode.
L’avion, le Fairey 17 “Santa Cruz”, est un appareil en bois recouvert de toile de 10,82 m de long et de 14,05 m d’envergure, avec un poids à vide de 1.8 T et un PTC de 2,5 T, atteignant une vitesse de croisière de 115 km/h. Il réussira à relier Lisbonne à Rio entre le 30 mars et le 17 juin 1922, un long voyage de dix-sept jours avec 10 escales avant d’arriver à Rio : Las Palmas, Gando, Sao Vicente, Sao Tiago (Cap Vert), Penedo de Sao Pedro et Sao Paolo, Fernando Norona, Recife, Baia, Porto Seguro, Vitoria.
Les hydravions disparaîtront dans les années cinquante, avec la plus grande autonomie des avions non amphibies leur permettant de traverser les océans. Mais ils ont représenté une étape importante dans la conquête du ciel, et le plus beau symbole de cette traversée de l’Atlantique est sans doute que c’est la même croix qui ornait les voiles caravelles qui a permis à un bateau volant de franchir à nouveau l’océan…
Superbe article ! Les Portugais seront toujours les plus grands voyageurs et explorateurs !
J'ai un blog sur henry le navigateur n'hésitez a regarder !
https://www.laboutiquefranco-portugaise.com/blogs/infos-portugal-voyage/henri-le-navigateur
Rédigé par : La boutique franco-portugaise | 18 octobre 2020 à 13:49
Joli site et très sympa la petite vidéo. Bravo !
Rédigé par : Pierre Bayle | 19 octobre 2020 à 17:22