Le kitesurfing, ou sport consistant à se faire tracter sur une planche de surf par une voile autonome, n’a pas de limite saisonnière : même avec sept degrés à l’extérieur, pourvu qu’il y ait assez de vent, les sportifs toscans se lancent sur l’eau avec intrépidité et bien sûr avec une bonne combinaison.
Sur la plage étrusque de Baratti au cœur de la Toscane, rivage où les Etrusques naviguaient à la voile il y a plus de deux mille ans pour amener le transport du minerai de fer de l’île d’Elbe, leurs lointains descendants ont toujours le même pied marin et le même respect d’un vent qui peut tourner très vite.
Les planches très étroites et légères ne sont pas des embarcations: elles tiennent plus du monoski, et toute la technique consiste d’abord à faire se lever la voile, contrôler ses mouvements et sa force en s’accrochant le câble de traction au harnais qui entoure les reins du kiteur, et en dernier seulement mettre le pied sur le surf.
Le décollage est la partie la plus technique car le surfeur peut se trouver soulevé par une rafale et projeté dans la mer, ou peut retomber lourdement en arrière si le vent se calme sans prévenir. Une fois à cheval sur son mince esquif, il est capable de partir comme une flèche, et tout l’art consiste à garder une trajectoire parallèle entre la voile et le kitesurf.
Evidemment, ce genre de sportif se retrouve sur toutes les côtes où se rencontrent des surfeurs, ce n’est pas une originalité de la Toscane. La particularité est peut-être qu’ici plus qu’ailleurs on sait conjuguer Poséidon et Zéphyr, et que ce littoral historique est parsemé d’épaves de galères étrusques et romaines avec des amphores, témoignant de la violence des tempêtes et de la présence des récifs.
Synthétisant le rêve d’Icare et le miracle évangélique du marcher sur l’eau, le surfeur de Baratti vole sans crainte au-dessus des récifs, au-dessus des épaves, à travers les brisants. L’effort physique est évident, de même que la concentration, mais le vent gelé ne semble pas les perturber : “froid, non, non, l’eau est encore à 17-18 degrés”…
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