Petite déception à Scheveningen, le port de La Haye : les vieux gréements que je pensais y trouver sont ailleurs, sauf trop rares exceptions, mais les voiliers y sont tout même nombreux et prouvent la passion des Néerlandais pour la mer, même froide, avec ou sans soleil.
Dans l’arrière-port, le "Tweede haven", la partie la plus abritée de cette mer du Nord où le vent souffle fort en permanence, les voiliers habituels sont au rendez-vous : Béneteau français, Dehler allemands, quelques superbes Saffier néerlandais. De trop rares coques en bois, c’est sans doute ailleurs qu’il faut chercher ces voiliers traditionnels que les marins hollandais savent si bien conserver et entretenir.
La goélette Minerva, caboteur de 49 mètres construit en 1935 en Allemagne et restauré depuis comme voilier de croisière de haute mer - les Brestois et les Malouins la connaissent bien - , hiberne tranquillement à son port d’attache en attendant le retour de la saison.
Devant un patrouilleur de la marine royale néerlandaise, petits et moyens chalutiers attendent aussi de reprendre la mer, ce n’est pas l’heure de la pêche, c’est en tous cas ce que disent les mouettes qui attendent elles aussi un peu d’activité dans ce port trop tranquille.
Autre présence militaire, un Etraco (embarcation de transport rapide pour commandos) avec deux moteurs hors-bord de 200 chevaux, soit 400 chevaux pour propulser une douzaine d’hommes armés au-dessus des vagues, c’est quand même impressionnant. Par contraste, la barge à voile et à dérives latérales (voir les péniches de mer) est une présence bien pacifique.
Typique de ces embarcations capables de faire du cabotage le long de littoral mais aussi de remonter les canaux, cette barge traditionnelle est en parfait état, avec son mat massif en bois comme son mat de beaupré à l’avant, et sa silhouette trapue qui ressemble à un gros sabot.
Au large de la plage de Scheveningen, un kitesurfer plane sur les vagues, avec des bonds de quatre à cinq mètres, devant un cargo et son remorqueur. Pour ce sportif bien équipé, il n’y a pas de morte saison mais un vent à surtout ne pas manquer, et tant mieux pour le visiteur emmitouflé sur la plage !