Petit mode d’emploi pour ceux qui hésiteraient à recourir à la formule de la Casa particular, le Bead & Breakfast cubain devenu une institution structurée, riche de découvertes mais sans mauvaises surprises si l’on sait les repérer à l’avance.
Autant le dire tout de suite, il y en a des milliers et absolument partout sur l’île. Le manque cruel d’hôtellerie a amené les autorités non pas à tolérer, mais à organiser ce système de logement chez l’habitant, en investissant dans l’infrastructure contre le fait que l'Etat garde 80 à 90% du prix de la location et laisse le reste au propriétaire.
(Ci-dessus, la casa particular de Marcelito à Vinales, Calle las Maravillas #3, impeccable et adossée à un fabuleux jardin exotique. Le cuisinier Ramon est super et cueille ses bananes dans le jardin à côté de la cuisine).
L’équipement organisé est flagrant : non seulement les sanitaires sont d’un niveau sans commune mesure avec ceux des habitants eux-mêmes (réflexion entendue d’une auto-stoppeuse sur ces touristes qui ont de l’eau chaude alors qu’eux non), mais on retrouve le même standard partout. Cela va des rideaux et tapis de douche antidérapant, aux serviettes pliées en forme de cygne (ça demande un stage !), à la mini-savonnette (pas toujours). En tous cas la formation du personnel est efficace, et le contrôle sans doute aussi, car propreté des lieux et netteté de la lingerie sont remarquables, pour celles où nous avons logé.
(Ci-dessus, l’Hostal Guama à Cienfuegos, Calle 60 #3701, une ancienne demeure superbe, comme beaucoup de maisons à Cienfuegos, avec du mobilier et de la vaisselle de famille, un cadre appréciable)
Le petit-déjeuner copieux et presque immuable – mais qui s’en plaindrait ! - jus de mangue ou de goyave, café, pancake, miel ou sirop de canne, confiture de goyave, fruits en tranches. (Au-dessus, à gauche petit-déjeuner à Cienfuegos, à droite petit-déjeuner à Vinales)
Evidemment, toutes ne sont pas de même qualité. Il y a l’accueil, familial ou non, empressé ou froid. Il y a la localisation, rue bruyante ou tranquille, il y a l’exposition de la chambre, et parfois une chambre sans fenêtre mais avec air conditionné permet de dormir mieux qu’une chambre donnant sur la rue. Mention spéciale pour la Casa Alzalea y Alfredo à Trinidad, Calle Franck Pais #504, qui nous avait réservé une chambre isolée sur la terrasse avec vue sur les toits de la ville, et avec qui nous avons partagé en famille et avec d’autres touristes l’arrivée d’Obama à la télévision. Accueil réellement familial.
Pour se faire une idée, il y a des commentaires et des cotes d’amour mises par les visiteurs sur Trip advisor (et je vais mettre les miens), il y a les conseils des tour operators qui connaissent (merci au Comptoir des voyages), il y a des guides comme le Guide du Routard mais il faut avoir la dernière édition car la qualité évolue souvent.
On peut organiser un circuit à l’avance, en fixant une Casa particular à chaque étape, mais tous les voyagistes vous préviennent : il peut y avoir des changements de dernière minute, on vous garantit simplement un point de chute. Le problème est l’inégal équipement en réseau Internet qui fait que les réservations et annulations ne sont pas forcément reçues en temps réels chez les loueurs. Mais on peut aussi partir à l’aventure, comme ce couple de Canadiens partis pour six semaines et improvisant leur voyage au fur et à mesure, avec plus de bonnes que de mauvaises surprises.
(Ci-dessus, Auntentica Pergola Calle Luiz Estevez #61 à Santa Clara, ancien hôtel particulier, chambre vaste et haute de plafond, beau restaurant en terrasse). Attention : prévoir un adaptateur de prise américaine, voltage en général en 110 volts (aucun effet sur les téléphones et ordinateurs portables), plaquettes anti-moustiques (en plus du liquide indispensable après le coucher du soleil), du savon (souvent absent), une serviette. Les plus sensibles prendront des bouchons pour les oreilles, et l’eau du robinet n’est pas buvable mais on trouve des petites bouteilles partout, souvent dans la chambre avec un minibar.
Dernier conseil : les repas sont en plus et n’ont rien d’obligatoire si on préfère aller au restaurant. Mais on peut avoir de très bonnes surprises, et ce qui est proposé est limité mais toujours frais. Et même le mojito fait in casa vaut largement celui des cafés ! (Ci-dessus à gauche, dîner de gambas à Cienfuegos, et à droite salle à manger à Trinidad).
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