Joli rendez-vous organisé par la galerie de Basia Embiricos et Didier de Faÿs dans le 4e arrondissement, autour de deux photographes et un écrivain sur le thème des savonniers d’Alep qui maintiennent une tradition millénaire, joliment racontée par Françoise Cloarec sur des photos de Marc Lavaud dans “L’âme du savon d’Alep” (mon post de 2013).
Sous le titre trompeur “Requiem pour Alep” – car Alep a survécu à toutes les guerres et survivra à toutes les destructions – le sous-titre “du savon contre la barbarie” est illustré et décliné par deux photographes dans une très jolie mise en scène mêlant photos, livres et piles de savons d’Alep.
Les grandes photos (ci-dessus à gauche) sont celles de Marc Lavaud, reporter et photographe d’art, également formateur à “graine de photographie”. C’est lui qui a illustré le livre de Françoise Cloarec, qu’il a accompagnée dans les savonneries d’Alep et dans les oliveraies des alentours, ramenant des photos d’une grande sensibilité dont on peut admirer certaines sur son book.
Payram est un photographe iranien, exilé à Paris depuis 1983, qui a découvert la Syrie et les senteurs d’Alep à partir de 2001. Il en a ramené un travail original à partir de photos Polaroïd en noir et blanc dont il présente un coffret en trois volumes consacrés au savon d’Alep, aux tailleurs de pierre et au souk de Damas, trois thèmes sur le savon, la pierre et le fer. Ce coffret, Syrie 55, est aussi un hommage au Polaroïd qui a disparu en 2008, explique-t-il, et qu’il a remplacé par une chambre grand format.
Son album uniquement consacré aux “Savonneries d’Alep” (Ed. Cinq continents), avec un texte de Nicolas Cartier, illustre également cette exposition nostalgique d’un temps qui fut et qui reviendra : si les oliveraies ont été coupées par les réfugiés en quête de bois, comme le raconte Marc Lavaud, les savonniers ont emporté leur technique et leur savoir-faire et le savon d’Alep continue à être produit, même ailleurs, et par des chemins de plus en plus compliqués parvient encore jusqu’à nous.
Ci-dessus, deux des Polaroïds de Payram empruntés au compte-rendu de l’expo présenté par photographies.com, un site à suivre, et la couverture du livre de Payram. Egalement en vente à l’expo, avec dédicace, son coffret “Syrie 55”, les livres de Françoise Cloarec et Marc Lavaud et, à ne pas rater, des savons d’Alep garantis par leur marquage. Ci-dessous, le marquage vérifié sur place, en 2002, par la princesse Pauline…
L’expo est ouverte jusqu’au 30 avril, 14 Rue des Jardin Saint-Paul 75004 Paris
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