Pour rouler en Royal Enfield 500 Bullet, une moto d’architecture ancienne, il ne faut pas être chatouilleux : les vibrations du gros monocylindre vous garantissent un massage permanent à tous les régimes, annonçant une utilisation ludique mais pas forcément des heures de suite en selle.
Avec la selle justement, une selle monoplace à ressorts comme sur les motos d’autrefois, on a l’impression d’entrer dans une bande dessinée style Tintin. Sur le modèle que m’a prêté Thierry, le fidèle motociste de HT Motos à Palaiseau, grand spécialiste des Italiennes et pas seulement (il s’est mis aux Mash et aux Royal Enfield), les chromes sont nombreux et rutilants, c’est bien une Classic Chrome.
J’y ai retrouvé Patrick, ex-Laverdiste convaincu (avec une 750 bi et une 1000 tri, puis une Ducati Mostro), récemment converti à l’anglo-britannique Royal Enfield, pur produit du British Empire. Et c’est peut-être ça la qualité première de la Bullet, se balader entre copains et pétarader sur les petites routes à virages serrés sans déranger personne.
Un petit tour de l’engin avant de démarrer, comme le font les pilotes de chasse avec leur avion, juste pour vérifier que tout va. Le guidon est large, les rétroviseurs efficaces, les repose-pieds assez avancés, on a une position d’emblée très confortable. Je dois avouer que j’ai perdu l’habitude des repose-pieds fixes et qu’il faut faire attention à ne pas heurter les chevilles en posant les pieds au sol. Un détail, un réflexe à retrouver.
Faussement ancienne, la bête a un moteur à injection et allumage électronique qui démarre tout seul, des commandes bien proportionnées, des freins efficaces. On n’est pas dépaysé. Je n’ai pas envie de faire ici une revue technique, n’étant pas compétent. Je ne suis qu’un vieux tarmo sans prétention, dont l’ambition est de continuer à rouler droit sans prendre de gamelle - j’ai encore dans les yeux le souvenir de Robert Sexé, routard septuagénaire qui continuait à faire des “concentres” après avoir fait des dizaines de milliers de km à travers le monde et que j’ai croisé un jour avec son petit casque en cuir.
Bon, pour terminer : l’essai je l’ai fait, pas trop long, une demi-heure, et surtout autour et à travers le centre de Palaiseau, très affolé un samedi matin. C’est simple : avec la souplesse du moteur, on démarre en 1ère puis on passe la seconde et on n’y touche plus, comme si on avait une boîte automatique. De 10 à 80 kmH, la reprise est là, sans forcer. Aucun effort de concentration, la moto se conduit toute seule. Bien dans la mode vintage, à un prix très raisonnable mais qui correspond à une moto sans prétentions, la Royal Enfield donne certainement beaucoup de plaisir, mais elle demande à être comprise. Après une carrière motarde commencée avec un onctueux quatre-cylindres Honda 500, poursuivie avec des bicylindres à plat ou en V (BMW 1000, Suzuki 650, Moto-Guzzi 750), j’ai encore une hésitation sur le mono, même si je trouve sa sonorité exceptionnelle…
Pierre, fais moi signe si tu décales un jour en RE pour une trans himalayenne, le Ladakh ou encore le Tonkin. Un rêve de toujours.
Antonius
Rédigé par : Antonius | 15 mai 2016 à 10:18
Antonius, je ne veux pas conclure trop vite mais pour du moto trekking je me fierais plus à une japonaise (et Guzzi pour la route). Pas encore convaincu de ce premier contact avec la Bullet...
Rédigé par : pierre | 16 mai 2016 à 12:29
J'adore ces motos avec leur style vintage !!
Rédigé par : tchat cam | 11 octobre 2016 à 08:37