Pourquoi le président est solide, et pourquoi n’ai-je pas d’inquiétude en ce « samedi jaune » :
- Le mandat présidentiel repose sur une majorité confortable et pour une durée de 5 ans, le fonctionnement des institutions n’a heureusement rien à voir avec les hauts et les bas des sondages (pour rappel : les organismes de sondage sont pour la plupart des entreprises commerciales).
- Dans la Constitution de 1958 révisée 1962, le Président de la république dispose des moyens de répondre à toutes les situations graves, jusqu’à l’article 16 inclus, contre les menaces visant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.
- Le fonctionnement du régime semi-présidentiel institué par la révision constitutionnelle de 1962 prévoit une « soupape » : le changement de premier ministre. Jacques Chaban-Delmas, Pierre Mauroy, Jean-Marc Ayrault ont servi de fusible pour une usure prématurée du pouvoir. Edouard Philippe n’a pas démérité (au contraire) mais c’est aussi dans son rôle de servir le cas échéant de fusible. Sans urgence.
- Face au président, même impopulaire, l’opposition traditionnelle est en plein désarroi, mesmérisée par Emmmanuel Macron – ne pouvant se définir que par rapport à lui, sans projet alternatif fédérateur. Sauf Marine Le Pen, personne ne veut qu’une motion de censure aboutisse.
- Enfin le président de la république dispose de l’arme de la dissolution de l’assemblée nationale, qui serait terrifiante pour les partis d’opposition – sauf MLP – en mal d’électorat parti sur les routes en gilet jaune. Mais depuis Dominique de Villepin suggérant la dissolution à Jacques Chirac en 1997 on sait que la dissolution est une arme à double tranchant...
Pour conclure, et constatant qu’un certain nombre d’appels au calme prouvent qu’il y a encore des responsables politiques et syndicaux réellement responsables, l’émotion de l’opinion est aussi imputable à un emballement médiatique qui a deux causes principales : la recherche du scoop à tout prix de certaines chaînes d’information continue – renforcée par le jeu pervers de certains médias financés par des Etats cherchant la déstabilisation en France comme ils l’ont fait ailleurs – et le fait qu’Emmanuel Macron ait voulu « snober » les éditorialistes dès le début de son mandat pour éviter d’en devenir l’otage comme son prédécesseur : la tonalité de certains éditoriaux révèle bien l’animosité blessée de ceux qui ne sont plus dans la confidence (et heureusement).
Bon week-end à tous, et n’oubliez pas que le salon nautique ouvre ses portes ce samedi...
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