Les travaux de rénovation et de restauration de la capitale cubaine, déjà remarqués à l’occasion des visites importantes de ces dernières années, dont celles des papes successifs et du président Obama en 2016, ont pris une nouvelle ampleur avec la préparation du 500e anniversaire de La Havane cette année, dont les célébrations culmineront en novembre prochain.
Si les chantiers les plus visibles sont ceux de la vieille Havane, d’autres zones font également l’objet de travaux importants : le Malecón, où des hôtels nouveaux et façades rénovées voisinent avec d’autres en ruines - un ou deux immeubles qui tombaient en ruines ont été simplement détruits. Comme dans les vieilles capitales européennes, à La Havane on ne garde de certains édifices anciens que la façade, tout l’intérieur étant reconstruit en structures modernes.
Dans la vieille Havane, la Plaza Vieja avec ses façades colorées et la Plaza de Armas avec ses palais coloniaux sont désormais totalement restaurées. Sur la Plaza de Armas, les bouquinistes qui occupaient le parc central ont été déménagés et regroupés dans une cour un peu plus loin, tandis que le Templete, le « petit temple », a été complété d’un mur d’enceinte refait abritant un petit jardin et rouvert aux touristes qui peuvent y admirer les grandes peintures du peintre français Jean-Baptiste Vermay, né à Tournay en Brie en 1796 et mort à Cuba en 1833, fondateur de l’école des beaux-arts de La Havane.
Sur le Prado, plusieurs grands hôtels ont été ouverts ou sont en voie de l’être : le Manzana (à gauche) près du Grand Théâtre, un édifice ancien complètement rénové, et, à l’extrémité du Prado donnant sur la mer, le Paccard qui vient d’ouvrir (à droite), construction moderne, et le colossal « Prado y Malecón » (en tête de page) dont la structure un peu massive est surmontée d’une plateforme pour hélicoptère.
Le Malecón lui-même est régulièrement nettoyé… par la mer qui déborde, comme cela a été le cas avec le typhon Irène en décembre dernier, qui a vu la corniche du bord de mer impraticable sous les vagues déferlantes et nombre de rues adjacentes inondées, obligeant des équipes nombreuses à nettoyer ensuite le sable et la boue qui les avaient envahies.
D’autres quartiers sont également en plein chantier : en dépassant le Capitole, dont le dôme est toujours en travaux depuis plusieurs années, et en tournant à droite après le Parc de la Fraternité, on retrouve le Barrio Chino où les rues éventrées pour refaire les canalisations et la chaussée sont bordées par des façades anciennes aux enseignes chinoises, dont plusieurs totalement rénovées. En particulier, l’un de ces anciens édifices a été restauré pour accueillir un nouveau Centre Confucius pour l’enseignement du chinois. Autrefois quartier prospère à l’image d’une communauté riche et nombreuse installée à Cuba dès le milieu du 19e siècle, le Barrio Chino a été déserté dans les dernières décennies par des familles ayant émigré vers d’autres pays d’Amérique du nord et du sud, certains pays d’Amérique latine comptant désormais des communautés chinoises très importantes sur le littoral pacifique. Mais compte tenu de son intérêt patrimonial et artistique, et même s’il n’y reste que quelques dizaines de familles chinoises, le quartier a fait l’objet d’un effort particulier des autorités dans le contexte de l’embellissement de la capitale.
Enfin en marge du port, dans la zone industrielle qui borde la baie, la gare centrale qui est aussi un monument ancien fait également l’objet d’une rénovation totale, tandis que les vieilles locomotives du musée du chemin de fer sont dispersées sur les squares alentour.
Un signe en tous cas, malgré le maintien de l’embargo américain, l’affluence des touristes est croissante, et les touristes américains qui ne peuvent venir dans les hôtels cubains profitent de ce que la réglementation américaine n’a pas prévu ceux qui embarquent sur les croisières : nombreux sont les touristes qui viennent ainsi passer deux ou trois jours à visiter La Havane et ses alentours en dormant sur les gros paquebots qu’on voit amarrés à l’entrée de la baie, juste devant la place Saint François d’Assise...
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