Ce qui caractérise le mieux les voyages dans la forêt amazonienne, c’est l’inconfort total qu’on y trouve, quelles que soient les communautés qu’on visite : cases ouvertes sur l’extérieur, sommiers en bois avec ou sans matelas, pas d’eau courante ni souvent d’éclairage, sanitaires improbables et douches absentes. D’où ce pari audacieux d’un hôtel de luxe en pleine forêt, c’est le Kapawi Lodge, avec l’idée d’attirer des touristes exigeants et fortunés.
L’idée a été lancée en 1997 par un homme d’affaires de Guayaquil qui organisait des excursions aux Galapagos, une destination qui affiche complet toute l’année. Il voulait offrir aux amateurs de sensations fortes une immersion dans la forêt vierge sans que cela implique d’interminables trajets et un séjour ultra-spartiate.
La cible, des Américains aisés, des couples, des touristes ayant envie de passer trois jours au milieu des oiseaux, des singes, des serpents et des tapirs… L’endroit, une rivière tranquille se jetant dans le grand fleuve Pastaza, assez tranquille pour permettre des balades en kayak, à un quart d’heure de pirogue de la communauté Achuar de Kapawi, sur la rive du Pastaza.
Un ensemble de paillotes sur pilotis en bordure d’une lagune isolée, mélange d’architecture traditionnelle et d’équipements modernes, permet au visiteur débarquant de son petit avion de s’endormir au milieu du bruit des oiseaux et des insectes et de se réveiller avec la forêt tout autour.
Mais surtout, ici on dort bien : lits doubles avec moustiquaires dans une belle chambre fermée, salle de bains pour chaque chambre avec toilette séparée, le client régulier des Hilton et des Sheraton ne sera pas dépaysé.
Une vrais salle de restaurant avec une vraie cuisine et de vrais cuisiniers, un mélange de cuisine locale indigène et de cuisine occidentale, c’est juste la dose minimum pour permettre une acclimatation instantanée, d’autant que le séjour est aussi court qu’il est cher, il était jusqu’à présent de 930 dollars par personne pour trois nuits, pension complète et excursions incluses bien entendu. Une belle salle de bal sert plutôt ici der salle de yoga, réclamé par cette catégorie de touristes.
Et pour que les touristes américains ne se sentent pas isolés, une antenne satellitaire fournit le WiFi gratuit sur tout le site, à un prix évidemment élevé pour la gestion du Lodge.
Et c’est là que le bât blesse : l’investissement très conséquent n’a jamais été vraiment rentabilisé faite de touristes, et après le décès de l’investisseur de Guayaquil son fils a jeté l’éponge, c’était en en 2017. Mais la communauté de Kapawi a peris le risque de négocier le redémarrage du site, el le « Proyecto Kapawi » est devenu le « Nuevo Proyecto Kapawi ». Avec des travaux d’élargissement et de modernisation pour augmenter la capacité d’accueil, et une campagne de lancement prévue pour le début de l’année prochaine.
Franchement, si les Galapagos sont une case à cocher pour les touristes qui « font » le Machu Pichu et les autres sites obligés de cette partie de l’Amérique du sud, le séjour en forêt profonde devrait aussi être une case à cocher car la région, la zone et l’accueil des Achuar du village voisin sont fabuleux.
Le coordinateur du projet, Octavio Mukucham, ici à droite avec mon ami de Napurak Youri, est optimiste. Il sait que le site est unique et s’affaire à terminer les travaux du personnel venu des villages voisins, dont Napurak qui est à une demi-heure de pirogue. Et pour l’instant, les visiteurs qui rodent la nouvelle formule sont des amis d’amis, des gens informés par le bouche à oreille de ceux qui ont déjà visité. Ces trois jours exceptionnels ne méritent sans doute pas un voyage lointain en soi, mais peuvent être une très belle escale dans un séjour en Equateur, un pays qui gagne à être connu et est beaucoup plus accessible à tous points de vue que certains de ses voisins.
Ceci n’est pas un publi-reportage et je n’ai pas été invité, c’est un simple témoignage sur un site particulièrement intéressant où j’ai demandé à mon ami Yourintias de m’emmener, et qui reste à découvrir. Pour moi qui préfère voyager à la dure et à l’économie, le séjour dans le village voisin de Napurak reste la meilleure façon de partager la vie des familles indigènes, même si on doit renoncer aux chambres luxueuses avec bains, WiFi et confort inclus. Mais je sens bien que je ne suis pas dans la cible... Infos en couleurs sur leur site luxueux, vaut la visite : www.kapawi.com
Voici donc une idée à rajouter à ma liste ! Gracias , Pierre
Rédigé par : marion | 31 octobre 2019 à 09:19