Petit village Achuar totalement isolé dans l’Amazonie équatorienne, sur les rives du fleuve Pastaza et proche de la frontière péruvienne, Napurak a fait le choix officiel de refuser tout accès routier, par crainte de l’arrivée des camions et de l’exploitation pétrolière, minière et forestière.
Réuni en assemblée générale extraordinaire le 16 février dernier avec la participation de tous les membres de la communauté, Napurak a voté une motion « interdisant catégoriquement l’arrivée de la route planifiée de Patukmai à Wampuik (Huasaga) jusqu’à la communauté Achuar de Napurak. La communauté a décidé de faire le choix de la préservation de la forêt et de sa biodiversité, en fixant comme stratégie pour les générations futures le développement des activités durables du tourisme ».
La communauté, se réclamant de la « Nation Achuar de l’Equateur » (NAE) , en a informé les autorités locales, cantonales et provinciales.
Quoique très symbolique s’agissant d’une petite communauté de moins de 90 personnes, cette prise de position représente un choix courageux de refus d’un développement économique lié à l’accès routier au reste du pays, pour privilégier la défense de l’écosystème amazonien.
Plusieurs communautés amazoniennes du pays, dont les Waorani, sont en lutte contre le développement d’un réseau routier qui entraîne inéluctablement une déforestation accélérée.
Pour les habitants de Napurak, village distant d’une vingtaine de km de la communauté de Wampuik qui sera raccordée au réseau routier par ce projet, l’accès à celle-ci continuera de se faire par des pistes ouvertes à la machette en pleine forêt vierge et en terrain accidenté, soit une à deux journées de marche en fonction des intempéries.
Le Achuar sont une des branches de ces guerriers que l’on nommait autrefois Jivaros, aux côtés des Shuar et des Shiwiar, aujourd’hui chasseurs, pêcheurs et cultivateurs, vivant des ressources de la forêt. Ils sont quelque 19.000 Achuar à cheval entre Equateur et Pérou, vivant principalement dans la forêt amazonienne, une grande partie de leurs villages n’étant reliés au reste du pays que par le grand fleuve Pastaza, un affluent de l’Amazone, et par les petites pistes d’atterrissage dont chacune est dotée.
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