En inaugurant samedi matin à Dax les fêtes du 60e anniversaire de l’Aviation légère de l’armée de terre à Dax, le COMALAT, le général Olivier de La Motte, évoquait “la plus jeune des armes de l’armée de terre, forte de son expérience passée depuis l'Algérie, présente aujourd’hui sur tous les théâtres d’opérations, et qui se projette dans le futur avec les programmes les plus récents que sont le Tigre HAD et le NH90 Caïman”.
Samedi soir, aux Ecoles du Luc, le général de La Motte présentait le brevet d’observateur que lui avait apporté le général Janin, ancien commandant ALAT en Allemagne de 1979 à 1983, un diplôme délivré en avril 1954 par l’ALOA, l’aviation légère d’observation de l’artillerie. Quelques mois plus tard, l’ALAT était créée. Avec ses 88 ans fringants, le général Janin symbolisait le parcours accompli par cette arme de la troisième dimension, portant toujours l’uniforme pour témoigner de cette histoire collective, comme il le faisait en présentant “sa” Gazelle à un jeune visiteur.
Au départ, en 1954, la création de l’ALAT visait simplement à regrouper pour plus d’efficacité les moyens d’observation de l’armée de terre. Puis la guerre d’Algérie a vu le développement rapide du combat héliporté et l’ALAT a vu grandir rapidement son parc d’hélicoptères. Aujourd’hui, rappelait le COMALAT, l’ALAT compte 320 hélicos pour une quinzaine d’avions, et les hélicoptères assurent une mission “d’aérocombat” avec le développement des hélicoptères d’attaque aux côtés des hélicoptères de manœuvre.
La Gazelle, entrée en service au début des années 1970 et qui deviendra le fer de lance de la 4e division aéromobile à la création de celle-ci, a combattu depuis quarante ans sur tous les théâtres où la France est engagée, et tout récemment en Afghanistan, en Libye et au Mali, dans ses deux versions à canon et lance-missile antichar hot. C'était donc un autre symbole, la dernière Gazelle-canon retirée du service était remise ce samedi par le COMALAT, au nom du 4e RHFS auquel elle appartenait, au Général Demier commandant les écoles de l’ALAT, pour être placée dans le musée des hélicos de Dax, avec “sa poussière telle qu’elle est revenue du Mali”.
Les journées portes ouvertes organisées tout le week-end dans les écoles Dax et du Luc étaient donc l’occasion d’un rassemblement de toutes les générations de pilotes, navigateurs et mécaniciens, avec démonstration des savoir-faire acquis, transmis et développés jusqu’à donner aujourd’hui à la France un niveau internationalement reconnu sur les plans technologique et tactique. Sans exclure l'esprit d’équipe, comme en témoigne le geste des jeunes pilotes en solidarité avec les #blessésdeguerre – pour présenter aussi leur badge “aérocombat – de la terre par le ciel”.
A Dax, siège de l’école de formation de tous les pilotes d’hélicoptère des trois armées et de la gendarmerie ainsi que des forces belges, la base accueille des EC 120 Calliopé rouge et blanc sur lesquels les pilotes apprennent à piloter. Pour la fête du 60e anniversaire, la base accueillait également des appareils venus de l’étranger (Suisse, Espagne) ou des collections du musée, ainsi que quelques appareils originaux, dont un MI-8 de la Bundesmarine hérité de l’ex-NVA est-allemande, et un Mosquito britannique construit en réplique de l’original au 1/80e.
Au Luc en Provence, la base école général Lejay (BEGL), le centre de formation interarmées NH 90 (CFIA) et l’école franco-allemande de formation des équipages Tigre accueillaient ensemble la commémoration sur l’aérodrome du Luc-Le Cannet des Maures. Samedi était la répétition générale du grand meeting public prévu pour dimanche. Avec les familles pour tester la visite, poussettes massées au pied des appareils et futur(e)s pilotes aux commandes ou essayant les différents matériels…
Une occasion pour l’ALAT de présenter la gamme complète de ses moyens, Gazelle et Tigre français et allemands pour les hélicoptères d’attaque, toute la famille des Puma-Cougar et le tout récent NH90 Caïman pour les hélicos de manœuvre.
Et de roder en particulier la prestation qui sera présentée le 14 juillet sur l’esplanade des Invalides, après le défilé, et qui verra une intervention des forces spéciales, larguées par corde lisse et récupérées par “la grappe” après leur intervention au sol, opération couverte par les Tigre volant à basse altitude et grande vitesse.
Très appréciées du public les figures de voltige, ballet franco-allemand des Tigre, évolutions spectaculaires du Caracal, mais aussi les figures ahurissantes du pilote du Bo 105 de Red Bull, Rainer Wilke, capable d’enchaîner deux tonneaux et de partir en vrille sans qu’on arrive à comprendre comment il rattrape son appareil.
Enfin parmi les témoignages du passé, un Flamant de Dassault ainsi qu’un Max-Holste MH-1521 Broussard. Egalement sur la piste un Chinook espagnol, un camion d’artillerie Caesar, des camions avec missile anti-aérien Mistral, des autogyres, des simulateurs…
Pour ce spectacle en trois dimensions incluant des largages de parachutistes, et que la Patrouille de France viendra conclure dimanche, l’ECPAD assurera à la fois la retransmission sur écran géant pour le public sur place, mais également un streaming pour Internet en temps réelles. Une régie a été installée et neuf caméras sont placées aux endroits stratégiques, complétées par quelques caméras embarquées capables de transmettre en temps réel à la régie. De quoi permettre au public le plus large de ne rien manquer du spectacle.