Parallèlement à ma collection de chars en tôle, et pour faciliter le long travail d’identification des jouets et des chars ayant réellement existé, j’ai passé quelques années à réaliser des maquettes en plastique, au 1/35e et au 1/72e, de marques connues ou moins connues.
La marque japonaise Tamiya en tête, mais aussi les américains Revell et Airfix, l’italien Italaerei, le français Heller et quelques autres marques japonaises ou russes, sans compter des hors-série produits par des revues spécialisées.
Rien de plus fragile et encombrant que des maquettes en plastique, d’autant plus sensibles à la poussière qu’elles sont peintes à la main en peintures mates, et à la sècheresse que les chenilles en plastique ont parfois tendance, comme les chenilles en caoutchouc des chars-jouets en tôle, à se durcir et à se casser.
Toujours est-il que le modélisme est un passe-temps passionnant car il implique un travail conséquent de documentation, de recherche photographique, de compréhension de l’engin et de patience dans le montage de la maquette elle-même, pour la rendre aussi fidèle que possible à la réalité.
Ci-dessus, documents d’archives montrant à gauche une colonne de T-34-76 partant pour le front en 1942, les engins peints en blanc pour le camouflage hiver. A droite, on voit bien l’aspect profilé de la tourelle, qui donnait une silhouette basse au char mais au prix d’une ergonomie insatisfaisante pour l’équipage. Le canon de 76 mm s’avérant insuffisant face à l’évolution des canons de blindés allemands, l’évolution du T-34 par l’adoption d’un canon de 85 mm lui donnera une tourelle nettement plus volumineuse.
Vingt ans plus tard, ces maquettes de chars sentent toujours le gazole et la poudre, et si elles n’ont pas de fuite d’huile sous la caisse elles sont suffisamment réalistes pour évoquer de façon saisissante, en couleurs et en trois dimensions et mieux que n’importe quelle photo d’époque en noir et blanc, ces engins qui ont parcouru les champs de bataille et souvent déterminé l’issue des conflits.
Sans ordre chronologique, je présente dans cette note deux chars soviétiques qui ont marqué la deuxième guerre mondiale, le T-34 (première série de photos au-dessus) ici dans sa première version à canon de 76 mm, puis le char lourd Klimenti Vorochilov (photos suivantes) également dans sa première version, le KV-1. Le T-34 était un char moyen apparu de 30 Tonnes au début des années 1940, avec un canon de 76,2 mm et deux mitrailleuses de 7,62 mm. Un très bon compromis à ce moment-là entre puissance de feu, blindage et mobilité, avec de larges chenilles montées sur un train Christie.
Le KV, char lourd de 46 Tonnes apparu en 1939 et produit en masse entre 1940 et 1942, a lui aussi un canon de 76 mm qui va très vite s’avérer insuffisant, notamment avec le développement du 88 mm allemand. D’autres versions suivront, plus lourdement armées, mais le KV n’aura pas le même succès tactique que le T-34, mobile et produit en masse qui surclassera les blindées allemands par le mouvement et la quantité.